Le Hadj de toutes nos migraines

On aurait dû être en passe de tout boucler. Mais le Hadj, édition 2012, dans sa préparation, n’en finit plus de marquer le pas. Le décor ne change pas d’une année à l’autre.

Publicité

Comme si nous reprenions un jeu bâclé là où nous l’avions interrompu  l’année précédente.

Aussi reconduisons-nous les mêmes fautes, les mêmes ratés, pour les mêmes résultats. Le Bénin serait il incapable d’organiser un Hadj propre et sans reproche ? Les Béninois manqueraient-ils de capacité managériale pour mener à bien une aussi bien ordinaire activité que le Hadj ? Si convoyer 4000 pèlerins vers les lieux saints de l’Islam est hors de notre portée, renvoyons aux calendes grecques le développement de notre pays.

Nous sommes sur un terrain de réalité : l’organisation du Hadj. Pour un test de vérité : la conduite méthodique et satisfaisante de l’opération. Le problème est donc de savoir si nos objectifs d’action sont suffisamment clairs et précis pour  répondre à la question : où allons-nous ? Le problème est également de savoir si nous avons la discipline, la rigueur, la méthode qu’impose la mission pour répondre à la question : comment comptons-nous nous y rendre ? Le problème est de tenir comptabilité des moyens et des ressources à mettre en œuvre pour répondre à la question : sur qui compter, sur quoi s’appuyer, selon quel calendrier pour arriver à bon port.

Le Hadj, nous semble-t-il, pour être l’un des cinq piliers de l’Islam, est un acte trop sérieux pour être bâclé dans sa préparation. Le Hadj, nous semble-t-il, est une activité trop sérieuse pour être laissée aux seules initiatives des spécialistes.  Qu’il soit donc permis à quelques intrus qui ne connaissent pas la maison, de dérouler, cependant, en guise de contribution, le rouleau de leurs idées pour un bon convoyage vers La Mecque de nos frères et sœurs musulmans.

Publicité

Premièrement : c’est dès la fin d’un Hadj que devrait commencer la préparation du suivant. Le Hadj doit être conçu comme une activité pérenne qui exige notre mobilisation permanente. Il n’y a pas de miracle : les pays qui, en la matière, réussissent mieux que nous, se sont convertis à cet état d’esprit et à cette logique opératoire. Il vaut mieux disposer d’une année pleine pour bien préparer l’événement. Plutôt que d’avoir à agir dans la précipitation et dans le stress, en concentrant ses efforts sur quelques semaines. On court le risque de ne jamais pouvoir rattraper le temps perdu. Le fabuliste nous a prévenu (Citation) : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » (Fin de citation).

Deuxièmement : il faut donner, dans la préparation du Hadj, à l’information et à la communication, toute leur place. Les réunions, les conférences et points de presse en bout de piste, à quelques jours du décollage vers les lieux saints de l’Islam, viennent un peu tard. Nous aurions dû tenir une planification  de toutes ces activités, dans un calendrier précis et rigoureux. Les informations utiles à tous doivent être disponibles. Sur les médias pour une communication de masse. Dans toutes les mosquées, sur toute l’étendue du territoire national, pour une communication de proximité.

Troisièmement : les structures opérationnelles et agréées dans l’organisation du Hadj doivent être connues longtemps à l’avance. Des missions bien déterminées doivent leur être confiées. Elles se doivent d’en rendre compte. Le Hadj, dans son essence, est un acte sacré. Le Hadj, dans son organisation matérielle, reste, pour beaucoup, un business au parfum persistant d’un affairisme florissant. Il ne serait pas réaliste d’ignorer ou de minorer cet état des choses. Avec le Hadj, c’est vraiment le lieu de « rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». Quand on comprend ainsi les choses, on se place dans la meilleure disposition d’esprit pour mieux défendre les intérêts des pèlerins. Ce sont eux qui sont et restent les acteurs majeurs du Hadj.

Quatrièmement : dans les dernières semaines des départs pour les lieux saints de l’Islam, on activera le compte à rebours. Il s’agira, étape après étape, de préciser les actes à accomplir, les dispositions à prendre, les urgences à signaler, les obligations à honorer. Cela aura l’avantage inestimable d’une démarche transparente. Pour que les aveugles voient, pour que les sourds entendent. Cela nous aidera à nous discipliner et à changer en nous-mêmes. Nous lisons dans le Coran, sourate XII, verset II : « Dieu ne modifie pas l’état d’un peuple, tant que les individus qui le composent ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité