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Indice de perception de la corruption dans le monde : le Bénin, 94ème sur 176 pays

A la faveur d’une conférence de presse le jeudi 6 décembre 2012 à son siège à Cotonou, l’Observatoire de lutte contre la corruption (Olc) a évoqué le nouveau classement de Transparency international et fait cas de nouvelles actions en perspective au Bénin comme dans l’espace Cedeao pour plus d’efficacité dans la lutte.

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36 points sur 100. C’est la note accordée au Bénin par Transparency international dans le cadre de ses enquêtes sur la corruption. Les résultats pour l’année 2012 ont été rendus publics le mercredi 05 décembre 2012. Avec cette note, le Bénin se retrouve à la 94ème sur 176 pays concernés par l’enquête. Contre 110 en 2010 et 100 en 2011. En invoquant ce nouveau classement jeudi dernier à la faveur d’une conférence de presse au siège de l’Olc, Jean-Baptiste Elias, Président de l’Institution, a fait savoir qu’il s’agit certes d’une progression lente mais c’est mieux qu’un recul. «L’Olc n’est pas content de cette progression lente mais c’est quelque chose», a-t-il confié. Il va falloir donc poursuivre la lutte, et ce, avec beaucoup plus de vigueur.    

Le Protocole sur la lutte contre la corruption au sein de la Cedeao

Parlant des nouvelles actions, Jean-Baptiste Elias évoque, entre autres, une action dans l’espace Cedeao. Et ce, en sa qualité de Président du Réseau des Institutions de lutte contre la corruption au sein de la Cedeao. Il s’agira d’effectuer des missions dans les pays qui n’ont pas encore ratifié le Protocole sur la lutte contre la corruption au sein de la Cedeao, et de sensibiliser leurs Chefs d’Etat. Aussi, cette mission aura-t-il pour but de sensibiliser les pays qui ne disposent pas encore d’Institutions de lutte contre la corruption à combler ce vide.

Pour mémoire, le Protocole sur la lutte contre la corruption au sein de la Cedeao existe depuis 2001 sur initiative des Chefs d’Etat des 15 pays de la Cedeao. C’est dans le but de promouvoir et de renforcer dans chacun des Etats parties, le développement de mécanismes efficaces pour prévenir, réprimer et éradiquer la corruption. Un protocole également pour harmoniser et et rendre plus efficaces les mesures de lutte contre la corruption.

Sur le plan national, l’Olc poursuit ses campagnes de vulgarisation de la loi 2011-20 du 12 octobre 2011 sur la corruption en République du Bénin. La nouvelle destination de l’Observatoire sera les universités privées du Bénin afin de sensibiliser les administratifs, les enseignants, les étudiants et leurs parents sur cette loi. L’initiative entre dans le cadre de la journée nationale de la lutte contre la corruption, le samedi 08 décembre mais dont les manifestations officielles auront lieu le lundi 10 décembre au palais des Congrès de Cotonou.

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Lotissement, rançonnement sur les voies et cybercriminalité

A propos du lotissement, le Président de l’Olc estime qu’il se développe à ce niveau une autre forme de corruption. Pour lui, le pourvoir délégué aux autorités communales est mal géré. Conséquence, «la décentralisation des collectivités a conduit  à la décentralisation de la corruption» affirme Jean-Baptiste Elias en s’appuyant sur les nombreuses plaintes déjà reçues par l’Olc d’une part et les résultats de ses enquêtes sur le même sujet, d’autre part.

Cette corruption est une bombe à retardement, à en croire le Président. Car, plusieurs familles, après les opérations de lotissement, se retrouvent privées d’une bonne partie de leurs terres sous prétexte qu’il s’agit de réserve administrative ; et la plupart de ces terres sont au profit de certaines autorités. Lorsqu’elles seront débordées, elles vont vouloir se soulever. Sur ce, l’Olc invite le ministre de la décentralisation à organiser un audit de toutes les opérations de lotissement dans toutes les communes du Bénin. L’Olc se dit prête à apporter  sa contribution pour la réussite de cet audit.

Dans cette même logique d’adresse aux autorités ministérielles, Jean-Baptiste Elias a lancé un appel au ministre de l’intérieur et au ministre de la défense, Chef de l’Etat. Cette fois-ci pour que cessent les rançonnements sur les routes par les agents de la police et de la gendarmerie nationale. A ses dires, les paisibles populations continuent d’être rançonnées par ces forces de l’ordre, en dépit de l’existence des textes portant  lutte contre cette pratique en République du Bénin.

Au sujet de la cybercriminalité, l’Olc a plutôt rassuré les populations de ce que plusieurs actions sont en train d’être préparées en collaboration avec des institutions, pour faire face de manière efficace à la pratique. «La cybercriminalité n’est pas une fatalité. Nous pouvons la vaincre» rassure Jean-Baptiste Elias.

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