Entouré du Nigeria, du Togo, du Niger et du Burkina-Faso, quatre pays voisins qui ont pris part à la 29ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) Afrique du Sud 2013, le Bénin doit aller à l’école de ces derniers pour donner un sens nouveau au développement de la discipline dans notre pays.
Le Togo, le Nigeria, le Burkina-Faso et le Niger, tous ces quatre pays limitrophes du Bénin ont pris part du 19 janvier au 10 février dernier, à la 29ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) Afrique du Sud 2013. C’est d’ailleurs l’une des sélections nationales de ces pays limitrophes ? à savoir les Super Eagles du Nigeria, qui ont été sacrés champions d’Afrique en succédant aux Chipolopolos de la Zambie. Comme on le constate, le Bénin a manqué le rendez-vous. L’absence des Béninois à cette 29ème édition de la phase finale de la Can est la résultante de plusieurs choses. Notamment les problèmes qui ont conduit à l’élimination des Ecureuils du Bénin lors du 3ème et dernier tour des éliminatoires de la Can par les Walya de l’Ethiopie, au stade de l’amitié de Kouhounou le 17 juin 2012. Si l’inorganisation, l’amateurisme et l’improvisation des Béninois sont les principales raisons de cette élimination, le manque de compétition dans les jambes de la grande majorité des joueurs titulaires de l’équipe nationale, justifie cette contre performance. En effet, plusieurs Ecureuils faisant généralement partie du 11 de départ d’Amoros, sont dans leurs clubs respectifs, pensionnaires du banc de touche. C’est le contraire qu’on observe chez les Nigérians, les Togolais, les Nigériens et les Burkinabè. Aussi, là où le sélectionneur national du Bénin, Manuel Amoros, peine à trouver des joueurs de qualité pour constituer son équipe type, ce n’est pas le cas chez Stephen Késhi du Nigeria, Gernot Rohr du Niger, Paul Put du Burkina-Faso et Didier Six du Togo, Surtout le Nigeria qui a un important vivier de joueurs qui, pour la plupart, sont passés par les catégories d’âge avec la participation régulière à différentes compétitions organisées par la Fédération Internationale de football association (Fifa) et la Confédération africaine de football (Caf). Au Nigeria, au Togo et au Burkina-Faso, il y a des centres de formation dignes du nom qui forment de jeunes joueurs, gage de l’avenir du développement du cuir rond. De plus, il y a des centres de formation de l’Europe qui signent des accords de partenariat avec ces différentes structures de formation dans ces pays. Alors, combien de centres de formation au Bénin ont-ils réellement placé des joueurs formés dans les grands centres de formation européens? Absolument aucun. Les centres de formation qui sont au Bénin n’ont pas le même standing, comme ceux qu’on retrouve au Sénégal avec le centre de formation Sports-Etudes de Djambars, en Côte d’Ivoire avec le centre de formation de l’Asec Mimosas, le centre Salif Kéita du Mali. Le seul centre de formation qu’on avait au Bénin et qui répondait aux critères de ceux de la sous-région, était le Centre International de football Ajavon Sébastien (Cifas). Le Cifas a fermé ses portes, le 20 juillet 2011, au plus fort de la crise qui a secoué pendant deux ans la Fédération béninoise de football (Fbf). Entre autres raisons évoquées par le promoteur de ce centre de formation, il y a la généralisation de la fraude au niveau de l’âge des joueurs, la non délivrance de licences fédérales aux jeunes athlètes du CIFAS et le refus d’enregistrement des conventions de formation des jeunes sportifs par la Fédération. Raisons qui ne permettent pas d’assurer un environnement favorable à une bonne formation et à l’efficacité des encadreurs. En somme, l’inexistence des championnats de catégories d’âges, le manque de centres de formation digne du nom, sont les raisons qui freinent la promotion des joueurs.
Manque de volonté politique
Pourquoi les Béninois ne peuvent pas aller copier ce qui marche chez leurs voisins, pour pouvoir l’appliquer dans notre pays ? Les dirigeants de la Fédération béninoise de football (Fbf) et le ministère de la jeunesse des sports et des loisirs (Mjsl) ne font que chanter à longueur de discours, que l’avenir du football béninois se trouve à la base. Mais, dans la réalité, personne ne lève le pouce pour mettre en pratique les idées. De plus, les centres de formation qui sont au Bénin ne sont pas encouragés par les autorités Fédérales. Ceux qui essaient d’ériger un centre de formation au Bénin sont empêchés de toutes les manières, et on leur met le bâton dans les roues. C’est le cas, par exemple, de l’ex-international béninois Jean- Marc Adjovi Bocco. Ce dernier a voulu implanter sur sa terre natale, une réplique du centre de Djambars du Sénégal ; mais on lui en a fait voir de toutes les couleurs. Il a été contraint d’aller ailleurs. Avec cet état de choses comment peut-on développer le football à la base si les gens ne changent pas de mentalité et de comportement. Aussi, les centres de formation d’Akpro Missérété et d’Abomey n’ont pas encore accueilli leurs premiers pensionnaires. De plus, ils ne se sont pas entièrement achevés. On continue de faire des petits travaux. Le centre d’Akpro Missérété a été provisoirement réceptionné l’année dernière. Cela démontre du manque de volonté politique dans la gestion du football béninois.
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