Lutte contre l’essence Kpayo : flambée des prix après le démantèlement des cartels du Plateau

 

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Depuis hier, à Porto-Novo comme à Cotonou, l’essence de la contrebande a augmenté de prix. Ceci est la résultante des prises  importantes du liquide prohibé, faites la semaine dernière à Kétou et ses environs, par des forces de l’ordre que les trafiquants accusent par ailleurs d’exactions et de vols.

A Cotonou depuis hier, certains Béninois habitués, naguère, à prendre l’essence Kpayo, ont commencé à retourner peu à peu dans les stations-services. Ceci n’est pas lié à la rareté du produit, mais parce qu’il est devenu plus cher que celui de la Sonacop. Son prix varie entre 675 et 700F, selon les vendeurs et les points de vente. Or, à la station, son prix est de 580F. Cette flambée du prix de l’essence kpayo qui est passé de 500 ou 525F à 675 ou 700F, a commencé depuis samedi dernier, après une décision prise par les responsables des cartels de l’Ouémé qui ont décidé, après une petite réunion, de fermer les vannes du produit, en représailles au violent démantèlement dont ils ont fait l’objet.  En effet, la semaine dernière, des militaires partis certainement d’Abomey, et surtout de Ouassa, selon des témoignages, ont attaqué les cartels de Mowodani, de Gamia et de Kpédékpo, qui sont des villages de la commune de Kétou où sont installés des responsables du cartel du Plateau qui alimente les départements du Plateau, du Zou et une partie de l’Ouémé. Ceux-ci importent le produit du Nigéria situé à une dizaine de kilomètres plus loin. Ayant senti la menace planer sur eux, les membres des cartels de l’Ouémé ont décidé de rester solidaires à leurs camarades du Plateau qui ont perdu des millions du fait de cette importante prise. Ils ont alors décidé de faire une légère « main basse » sur les stocks de l’essence kpayo. Depuis samedi, à Porto-Novo d’où provient la totalité de l’essence vendue à Cotonou, il est passé de 400Fà 500 ou 525F, par endroits. A Cotonou aussitôt,  le prix a grimpé. Il est passé de 500F à 675Fou 700F.  Pour les responsables de Porto-Novo, non seulement ils entendent soutenir leurs camarades du Plateau, mais aussi ils veulent montrer leur force de frappe, dans un département où les stations services se comptent sur le bout des doigts.

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Coup de gueule

A Mowodani et consorts, cette opération de prise, dirigée de main de maître par un capitaine de l’armée, s’est transformée en une véritable opération « commando » d’une rare violence. Armés jusqu’aux dents,  les militaires, qui sont venus de l’autre côté de Bohicon, ont attaqué ces maisons ciblées. Sans aucune forme de procédure, ils ont escaladé les murs et ont ramassé, manu militari, les fûts.  Au cours de cette opération, certains trafiquants, ceux qui ont osé s’opposer aux forces de l’ordre, ont été violentés, parfois  menottés. Sur certains, on n’a pas hésité à brandir des armes. Beaucoup parmi eux se plaignent d’avoir été volés. Des portables, mais aussi des sommes importantes d’argent, ont été emportés par ces militaires. Ce qui écœure certains trafiquants et ils l’ont dénoncé, c’est que ces militaires se seraient parfois mis à revendre les fûts saisis, à vil prix.  Ils appellent donc le Chef de l’Etat et les membres du haut commandement militaire à revoir les conditions de cette lutte, afin qu’elle renfloue réellement les caisses de l’Etat au lieu d’enrichir les militaires envoyés sur le terrain.

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