Indexé par la chronique de François Mensah sur l’émission Actu matin (Canal 3-Bénin) de ce lundi 14 mai, le secrétaire général de la Csa-Bénin, ex-secrétaire général de la syntra-sonacop,
Dieudonné Lokossou, est sorti de son mutisme pour réfuter les allégations relatives à son implication dans la malversation à la Sonacop (Société nationale de commercialisation des produits pétroliers). Il est intervenu dans le journal de 13h de la même chaine de télévision pour exercer son droit de réponse. Lisez plutôt.
Journaliste : Dieudonnée Lokossou, vous êtes ancien secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la Sonacop, une société d’Etat actuellement au cœur d’une grande polémique. Un accablant rapport de l’inspection général de l’Etat révèle des malversations dans la gestion du Directeur Général de la Sonacop, Expédit Houéssou. Comment avez-vous réagi face à cette nouvelle ?
Dieudonnée Lokossou : Avant de répondre à votre question, je voudrais apporter rapidement une précision. Ce n’est pas les secrétaires généraux ou ce n’est pas le syndicat qui nomme les Directeurs généraux à la tête des sociétés d’Etat. C’est le gouvernement ou le Président de la République qui prend sur lui la responsabilité de nommer les DG à la tête des sociétés et tel est le cas du Directeur général Houéssou. Et je pense qu’avant de nommer quelqu’un, on s’aperçoit, on maitrise bien les capacités morales, intellectuelles et managériales de l’intéressé. Donc sur ce point, toutes les questions qu’on pose : Houéssou a été nommé dans quelles conditions ? Ça, je ne saurais y répondre.
Et puis sur ce plateau, nous ne parlons pas des conditions de nomination de quelqu’un, mais la question…..
Non, non, moi je le dis parce que qu’est-ce qui m’a amené ici ce soir ? C’est parce que vos collègues, dans leur émission aujourd’hui (Actu matin du lundi 14 mai- Canal 3 Bénin, Ndlr) ont dit un certain nombre de choses et c’est pourquoi je tiens à faire cette précision là.
Et nous vous donnons l’occasion de répondre à certaines questions. Donc première question, dites nous un peu comment vous réagissez par rapport à tout ce qui se passe aujourd’hui à la Sonacop.
Tout ce qui se passe à la Sonacop n’est pas du nouveau. C’est connu et en son temps, j’ai dit un certain nombre de choses au Dg(…) Et à partir du 22…., j’ai fait même précipitamment mon congrès, parce que c’est en Juillet qu’on devrait le faire, pour passer la main. Donc il y a 9 chefs d’accusation, je ne sais pas ce que vous m’attribuez puisque votre collègue aujourd’hui a dit un certain nombre de choses. Mais ce que je voudrais dire par rapport à cette gestion là, çà a été réellement un scandale. Mais pour prendre un ou deux exemples, la réfection ou la location du batiment où le Dg a décidé de transférer le centre de production des tickets valeurs, je le lui ai refusé. Je lui ai dit ‘’DG, ce que vous faites’’, j’ai dit ça en comité d’entreprise. Et en comité d’entreprise, dites-vous qu’il y a des directeurs….
Mais pourquoi en son temps vous n’avez pas organisé, comme vous savez si bien faire le faire, des actions pour dénoncer tout ça ?
Attendez, j’ai organisé des AG (Assemblée générale), j’ai discuté. J’ai dit ‘’ce n’est pas bon ce que vous faites. Nous avons des bâtiments qui ne sont pas occupés. Si vous ne savez pas faire, vous irez en prison’’. ce n’est pas Lokossou seul qui a refusé. Il y a des directeurs techniques aussi qui lui ont dit ne fait pas. Mais le type, quand vous dites de ne pas dire les conditions dans lesquelles il a été nommé, il a été nommé par quelqu’un en guise de récompense et chaque fois, il dit ‘’C’est le Chef de l’Etat qui m’a envoyé ici’’. Ensuite le Chef de l’Etat a envoyé un auditeur interne dans la société pour vérifier la gestion. On a dit obligation de compte rendu, je crois qu’il lui a rendu compte en son temps aussi. Vous devez aussi l’interpeller. L’auditeur, il est venu pour auditer la gestion pendant 3mois, il a fait plus d’un an ; il a rendu compte non ? Quel est moi ma responsabilité ?
Ce qui est surprenant aujourd’hui, M. Dieudonné Lokossou, c’est que ce soit maintenant, après bien entendu votre départ de la tête du syntra sonacop que votre successeur sous la houlette, bien entendu, de tous les travailleurs arrivent quand même à dénoncer cet état de chose
Il a bien fait, il a fait son travail. Ça veut dire qu’il a bien fait l’école. Il est resté avec moi pendant 20 ans donc ce n’est pas une affaire de temps.
Donc vous vous dites que c’est un bon élève alors
Il a bien fait son boulot et puis lorsqu’on parle des dénonciations des travailleurs, mais quand nous dénonçons il faut que nous soyons écoutés. A l’Ocbn, les travailleurs ont dénoncé la mauvaise gestion. Ils ont dénoncé leur directeur. Je suis parti avec le camarde Azoua mais ça n’a pas empêché le gouvernement de reconfirmer ce Dg là dans ses fonctions. A la Cncb, les travailleurs ont dénoncé. A la Caisse nationale de sécurité sociale, M. Ajavon est passé sur votre plateau ici, nous sommes allés en délégation du Conseil d’administration rencontré le Chef de l’Etat parce que les travailleurs ont crié pour dire, ça ne va pas. Mais le M (Dg), il est toujours en place ; donc nous ne sommes pas là seulement pour dénoncer et dénoncer surtout quand c’est des nominations intervenues dans des conditions que nous savons.
Est-ce que vous ne trouvez pas que ces réactions des travailleurs, aujourd’hui, représentent en quelque sorte des représailles de leur part à l’endroit du Directeur général en ce sens que ce dernier a mis fin à certains de leur avantage ?
J’ai fait 35 ans dans la société. J’ai fait partir 5 Dg. Il y en a qui ont fait même la prison.
Mais pourquoi vous n’avez pas réussi dans le cadre du Directeur général actuel?
Les conditions ne sont pas les mêmes. Ce n’est pas le même régime.
Mais les autres ont réussi puisque aujourd’hui, ils ont pu….
Ils ont commencé depuis le 22 mars. Vous pensez qu’on doit laisser le travail depuis le 22 mars et c’est la semaine dernière qu’on a fait cette chose là. Ce n’est pas encourageant. Et je suis administrateur ailleurs, mais vous croyez que c’est à la Sonacop seul qu’il y a mauvaise gestion ?
En tout cas, c’est le cas de la Sonacop qui est mis à nu….
C’est bon, vous en saurez d’autres. Ce n’est pas parce qu’on a mis du temps pour faire partir le directeur. Ce n’est pas du jour au lendemain. Ça a été des actions suivies. Je vous ai dit qu’il y a 5 qui sont partis. Donc ce n’est pas Houéssou qui me fait peur et mieux (attendez), j’ai écrit au Chef de l’Etat, voilà la correspondance ; le 6 novembre 2012. J’ai dit au chef de l’Etat, dans la lettre, qu’il a envoyé en mission à la tête d’une société et ce dernier a failli. Malgré cela, le gouvernement alloue encore 3milliards de Fcfa à cette société. J’ai demandé à rencontrer le chef de l’Etat et curieusement quand j’ai écrit la lettre, c’est le Dg qui m’a appelé un lundi pour dire que le Président veut recevoir tout le monde. Il veut recevoir tout le monde, ça veut dire quoi ?
Donc quand vous avez écrit au Chef de l’Etat, quelle suite a été donnée à cela? Qu’est-ce que vous-même vous avez fait ensuite pour continuer dans ce militantisme ? On vous connait très grand militant syndicale…
Oui, vous me connaissez mais quand vous écrivez à une autorité…Je suis allé à la Présidence, c’est le Dg qui m’a dit, on veut recevoir tout le monde donc j’ai fait la délégation. Nous sommes partis et on est resté là pendant près d’une heure. Et c’est le chef de protocole, M. Edoun qui me tire du groupe pour dire que le chef de l’Etat a dit qu’il revient du petit palais et qu’il est fatigué ; qu’il ne peut plus nous recevoir. Qu’on va nous recevoir dans la semaine ; dans la semaine jusqu’à mon départ le 1er janvier. Donc moi je ne suis pas là pour quémander ces choses là. S’il m’avait reçu, j’aurais pu lui dire ‘’bon, voilà notre société a des problèmes. Vous avez envoyez quelqu’un et normalement il aurait fallu qu’on fasse le point de pourquoi on en est arrivé là et vous avez injecté à nouveau 3milliards, il faut prendre suffisamment de garde fou.’’ Parce que son Dg qui est passé, pour moi, il n’a servi à rien, donc n’accusez pas les syndicalistes. Que ce soit tôt ou tard, ce qui est sûr, c’est fait et bien fait.
Que pensez-vous de tout ce qui est reproché au Directeur général ?
Ecoutez, j’ai sorti un seul élément. J’ai parlé de Saint Michel. Le cas Odific. Voilà un monsieur à qui on a confié des services, qui n’a pas rendu le service et nous attrait devant les tribunaux et a pris 2milliards. Et quand le Dg est venu, il a ressuscité ce dossier, je lui ai dit Dg, on a déjà fait une transaction avec cette affaire là et j’ai appelé l’ancien président et c’était devant témoin. C’était devant les anciens, les retraités de la Sonacop qui avaient demandé audience. Et j’ai fait main libre et on lui a dit de ne pas faire. Mais quand tu dis de ne pas faire et on fait. Où est ma responsabilité là dans tout ça? Donc voilà, je suis un peu navré, il y a beaucoup d’autres choses qui ont été faite pendant que je ne suis pas là. Par exemple quand je prends la réfection des pipelines, j’étais en mission pendant plus d’un mois quand on a commencé ces travaux là. Bon, les fauteuils par exemple qu’on a acheté à 9millions ou à 8millions, je ne suis pas informé.
Alors ça c’est beaucoup d’exemples qui nous permettent de mieux comprendre la situation, mais aujourd’hui, que pensez-vous réellement faire ou que pensez-vous de la suite des évènements ?
Moi je suis déjà parti de la Sonacop. La suite des évènements est que la justice fasse son travail puisque avec tous les éléments à charge, je pense qu’on ne doit pas, s’arrêter là. Si on écoute le Dg, si ma responsabilité, puisque je ne suis pas cosignataire des documents, si ma responsabilité était prouvé, qu’on m’interpelle. Mais faut pas susciter des choses à travers des journaux puisque moi j’entends beaucoup de choses et moi j’attends. Je sais ce que j’ai fait pour cette maison.
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