Lequel des Hollande a été l’hôte du sommet des 50 ans de l’Union africaine ? Est- ce le président au plus bas des sondages en France ou le vainqueur autoproclamé des Djihadistes qui ont occupé dix mois durant le Mali et qui vient encore de mettre en déroute les poseurs de bombe au Niger mettant à nue l’incapacité des armées africaines ?
La réponse coule de source ,car le Président Français a fort à faire dans son pays, quant à la tenue des promesses du candidat qui a séduit les téléspectateurs du monde entier avant le premier tour de la présidentielle française par sa longue tirade devenue célèbre depuis lors : « Moi président de la France, je… » En France en effet, son seul haut fait d’arme depuis son élection a été la loi Taubira sur le mariage pour tous qui fait encore l’objet de manifestations de la part de la frange la plus conservatrice de la société française. Pour le reste, Hollande aura déçu tous ceux espéraient qu’en un « temps deux mouvements », il règlerait tous les problèmes de la crise financière qui frappe de plein fouet les économies du monde occidental. De ce point de vue , le bras de fer attendu dans les rapports avec la Chancelière allemande n’a véritablement pas eu lieu. Et l’association annoncée d’une politique d’austérité avec une bonne dose de croissance n’existe que dans les discours officiels .Tout le monde semble tomber d’accord sur la nécessité de revoir les dépenses publiques à la baisse et de renoncer ou du moins, revoir aussi à la baisse les impôts sur les grosses fortunes.
La seule satisfaction en politique extérieure est venue du…. Mali qui n’était jamais apparu, dans les discours de campagne, comme une priorité dans le programme du candidat socialiste français. Avec l’opération Serval , la France semble avoir reconquis le terrain perdu par de longues années de collusion avec les régimes autocratiques africains .Oubliée la Françafrique et ses barbouzes !Les Maliens dans leur majorité et une frange de dirigeants africains hors de l’ex pré carré français ont plutôt applaudi des deux mains et …des deux pieds l’opération française de reconquête du territoire malien sous occupation djihadiste. Ainsi, les dirigeants socialistes français ont même réussi à camoufler aux dirigeants maliens leur collusion avec les irrédentistes du Mlna refugiés dans l’enclave de Kidal d’où ils menacent l’intégrité du Mali. Les seules voix discordantes en Afrique comme celle de l’alter mondialiste bien connue Aminata Traoré ont été réduites au silence. Elle a d’ailleurs été récemment interdite de séjour en France. Quant à l’Afrique du sud dont les dirigeants ont accumulé des erreurs dans la récente crise centrafricaine, son opposition n’a été que de pure forme. Contrainte et forcée d’admettre comme les Maliens eux mêmes que seule la France, pays de climat tempéré et non désertique avait la capacité d’intervenir avec succès dans cette partie du continent. Personne ne s’est posé la question de savoir comment la Cedeao qui a accumulé de longues années d’intervention en Sierra Léone et au Liberia a pu devenir subitement incapable de regrouper des forces contre une poignée d’illuminés que la France a pu repousser sans combat ou presque en moins de trois mois. Le défunt Sanni Abatcha de sinistre mémoire dirigeant du grand Nigeria durant la guerre libéro- sierra leonaise doit se retourner dans sa tombe. Quid enfin de cette force de l’UA en gestation depuis des années ?
Rien d’étonnant que François Hollande, auréolé de cette courte victoire encore fragile des soldats français , débarque en conquistador au sommet de l’Union africaine, un sommet censé faire le bilan des 50 ans de lutte des peuples africains pour leur unité. Sa seule présence à ce sommet avec pour seule proposition notable la tenue,chez lui à Paris, d’un sommet sur la sécurité en Afrique est un cinglant camouflet pour les dirigeants africains qui continuent de croire que le salut de l’Afrique ne viendra pas de l’extérieur du continent. Cinquante ans après les indépendances nominales, après avoir soumis des siècles durant notre continent au commerce triangulaire et brisé le tissu économique de nos pays par de longues années de colonisation, l’Occident s’arroge encore le droit de décider de comment assurer notre sécurité . Il ne peut y avoir pire constat d’échec à l’aube de ce cinquante et unième anniversaire de l’Ua que cette reconnaissance collective de notre impuissance commune.
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