Journée nationale de lutte contre la torture par l’Odph : «Ni oubli, ni pardon pour nos disparus»

L’Organisation pour la défense des droits de l’homme et des peuples (Odph) a commémoré, le 7 mai à la Bourse du travail à Cotonou, la 19è édition de la journée nationale de lutte contre la torture, à travers une séance de sensibilisation, deux communications, un dépôt de gerbe et une marche pacifique sur le ministère de la Justice.

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Sous le thème : «Pour faire cesser les arrestations et détentions politiques, les interdictions des marches et des journalistes, exigeons le jugement et le châtiment des violateurs des libertés, anciens comme nouveaux», l’Odph a célébré la journée nationale de la lutte contre la torture. Tout a commencé par une messe d’actions de grâce à l’Eglise Catholique Saint-Michel de Cotonou. Cap a été mis, ensuite, sur la Bourse de travail. A l’ouverture de cette séance faite de communications, de témoignages et d’exhortations, Maître Aboubakar Baparapé, président de Odhp, a situé le contexte dans lequel se commémore cette journée. Pour lui, l’actualité de notre pays est marquée par une multitude d’actes visant à remettre en cause les libertés conquises par le peuple béninois au prix de lourds sacrifices.

Regain. Mieux, les détentions politiques connues sous le Prpb, ou encore sous les pouvoirs  successifs de Soglo et de Kérékou II et III, s’accentuent de plus belle. Et les cas les plus flagrants, et les plus déplorés, sont la détention puis la déportation à la maison d’arrêt de Missrété, de Kassa Mampo Gilbert et autres. Leur seul crime est d’avoir exigé du préfet de l’Atakora-Donga, des comptes sur la gestion des 20 milliards alloués par le gouvernement dans le cadre des préparatifs du 1er Août 2011 à Natitingou. Après cette peinture de la situation du pays, deux communications sous les thèmes: «Signification et portée de la révolution de Kérékou, les leçons pour l’avenir» et «Kérékou et la trahison du peuple béninois et ses intérêts» ont été présentées. Le bureau exécutif de l’Odph, avec à ses côtés des responsables syndicaux, des membres de la Convention patriotique des forces de gauche et d’une délégation du Front citoyen, a procédé au dépôt de gerbe aux pieds d’une statue posée dans la cour de la Bourse du travail.

Marche. Après le dépôt de gerbe en mémoire des martyrs, les manifestants ont marché sur le ministère de la Justice. Des slogans, dont le plus célèbre est «ni oubli, ni pardon pour nos disparus», des chants et des danses ont agrémenté cette marche effectuée avec ferveur. Au ministère, en l’absence du Garde des Sceaux, en congé de maternité, c’est le Directeur de Cabinet qui a reçu les marcheurs. Dans son mot, Aboubakar Baparapé, a précisé que cette marche sur le ministère ne vise pas  un quelconque dépôt de cale 7 mai de doléances, mais plutôt pour trouver des réponses à des questions. Notamment les suivantes: à quand la cessation des exécutions arbitraires ? A quand l’indemnisation des victimes des tortures? Et à quand le jugement des tortionnaires?

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Devant une foule révoltée, bouillante et surchauffée par le soleil, le Directeur de Cabinet a manqué de mots pour calmer les ardeurs. Assurant l’intérim, il a souligné qu’il n’était pas revêtu de tout pouvoir. Et a promis rendre compte à la ministre dès son retour, tout en rassurant que leur lettre envoyée, il y a quelques jours, est en étude. Il les a donc invités à la patience. Cette invite a sorti Waouwa Thèrèse de ses gonds, car, pour elle, les victimes ont suffisamment eu de patience et ne sauraient en avoir d’avantage. Après les multiples interventions, le président de l’Odph a demandé à tout le monde de rebrousser chemin afin que, dans les prochains jours, une lettre soit envoyée directement à Boni Yayi.

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