An un de l’arrivée d’Hollande au Pouvoir : la Françafrique entre promesses et déceptions

« Rien n’a vraiment changé» ! Ainsi peut-on résumer l’état de la relation entre la France et l’Afrique, douze mois après l’arrivée à l’Elysée de François Hollande.

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06 mai 2012 – 06 mai 2013. Cela fait en effet un an que le socialiste François Hollande a été élu à la présidence française. Dans son discours de campagne, l’homme a promis (promesse de campagne n°58) de changer la nature des relations entre la France et l’Afrique, notamment ses anciennes colonies, à travers la rupture avec la Françafrique. Mais, pour le bilan, un an après, en dehors de quelques actions d’éclat, aucun changement radical n’est pour le moment perceptible dans la Françafrique. Et parlant d’actions d’éclats, allusion est faite à la suppression par Hollande de la Cellule Afrique de l’Elysée et la tonalité de son discours de Dakar.   

Dans la capitale sénégalaise, en Octobre 2012, dans le cadre de sa première visite africaine,  Hollande avait affirmé que "Le temps de la Françafrique est révolu : il y a la France, il y a l'Afrique, il y a le partenariat entre la France et l'Afrique, avec des relations fondées sur le respect, la clarté et la solidarité". Avant d’ajouter :"Les émissaires, les intermédiaires et les officines trouvent désormais portes closes à la Présidence de la République française, comme dans les ministères".

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Nouveaux acteurs, nouveau style, vieille danse

Ce discours, qui prend le contre pied de l’affront de Sarkozy, cinq ans plus tôt avec son « Afrique n’est pas suffisamment rentré dans l’histoire », avec la suppression de la Cellule Afrique de l’Elysée, avaient donné de l’espoir aux uns et aux autres quant à la relation de la France d’Hollande avec l’Afrique.

Mais cet espoir s’est très tôt mu, sans doute, en déception. Quand on s’en tient aux discours d’Hollande, on a l’impression qu’il a pour ambition de faire disparaitre l’aspect pervers des relations de la France avec ses anciennes colonies, à travers la suppression des réseaux parallèles et mafieux. Cependant, il est très facile de constater que, même avec l’homme, ce «président auquel les Français ne s’attendaient pas», le coté paternaliste et protecteur de la relation entre la France et les Etats africains demeure. L’image d’une France donneuse de leçon en matière de démocratie et de droits de l’homme, gendarme de l’Afrique, et tutrice du continent dans le concert des Nations, n’a pas encore disparu. On en a pour preuve, le ballet de certains chefs d’Etat du « pré carré français », à l’Elysée, pour faire allégeance à Hollande, l’intervention militaire française en Afrique, le discours d’Hollande au Maroc début avril et toute la gymnastique, sur fond de « caprices » et de « chantages », qui a précédé sa participation au sommet de la Francophonie au Congo-Rdc.

Pendant ces douze premiers mois, Hollande a aussi montré qu’un président Français, quel que soit son engagement, a donné une couleur plus saine à la Françafrique, en prêtant serment pour œuvrer à protéger le bien-être des Français et protéger les intérêts de la France partout dans le monde. C’est pourquoi, l’administration Hollande tend à s’appuyer sur un régime à polémiques, en matière de droits de l’homme comme celui de Déby le Tchadien, dans le cadre de son intervention militaire au Mali.

Des acteurs ont changé, le style est nouveau, mais la danse est la même. Un an après l’arrivée d’Hollande au pouvoir, la Françafrique c’est du « new people, new style, old dance.»

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