Au Cameroun, depuis hier après-midi où elle participe au sommet sur la sûreté et la sécurité maritimes dans le Golf de Guinée, la délégation béninoise conduite par le Président Boni Yayi, est venue à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen avec deux avions.
Selon les images de CRTV (Cameroun), alors que le Président béninois, le Docteur Boni Yayi, était attendu pour 15 heures 30 minutes à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, un avion frappé du sceau béninois atterrit sur la piste, un peu au-delà de 16 heures. Loin du dispositif officiel et protocolaire, notamment le tapis rouge qui conduit au salon d’honneur, cet avion s’immobilise. A son bord, une délégation béninoise composée d’officiels et surtout de la presse présidentielle, étaient aperçus sur le tarmac.
Plus d’une heure plus tard, aux environs de 17 heures 30, un autre avion de couleur blanche se pointe dans le ciel de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Personne n’ose pronostiquer sur son occupant, parce que, d’abord, il y a eu une fausse alerte sur l’avion ayant précédé ce dernier (confusion avec la délégation angolaise), ensuite il n’est frappé d’aucun sceau, ni de drapeau pouvant l’identifier par rapport à un pays. Et pourtant, c’est bel et bien l’appareil à bord duquel se trouve le Chef de l’Etat béninois avec une autre délégation.
Rejoignant ainsi le Cameroun avec deux avions, le Bénin participe dès ce jour au sommet sur la sûreté et la sécurité maritimes dans le Golfe de Guinée, au Palais des Congrès de Yaoundé. Ce sommet dont la cérémonie officielle d’ouverture est prévue pour 10 heures (heure locale), regroupe les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et ceux de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceac). Au menu des débats : les voies et moyens pour la lutte contre la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée
Les finances publiques à rude épreuve ?
C’est un fait. La délégation béninoise qui séjourne actuellement au Cameroun, a voyagé avec deux avions, et il parait impérieux de se poser des questions sur l’opportunité ou non de cet acte pour plusieurs raisons.
D’abord, le Bénin dispose-t-il de deux avions présidentiels ? Aucun communiqué officiel n’a encore annoncé au peuple béninois l’acquisition d’un nouvel avion présidentiel. Au cas où le Bénin disposerait aujourd’hui d’un autre appareil pour le transport de son président, des explications méritent alors d’être fournies aux Béninois qui cherchent à comprendre les conditions de son acquisition et ce que cela coûte pour le contribuable.
Même si l’Etat béninois peut se targuer de toutes les raisons possibles pour évoquer l’achat d’un tel avion pour le Président, il serait tout de même étonnant qu’il en arrive à poser cet acte en raison de la situation économique très mal en point du pays.
Ensuite, l’appareil à bord duquel se trouvait le Chef de l’Etat, dimanche après-midi, était-il loué par le Bénin juste pour la circonstance? Si c’est le cas, il va falloir savoir qui supporte cette lourde charge. D’autant qu’au Bénin, il a été dit à ceux qui veulent l’entendre, que le Président Boni Yayi a renoncé à son salaire et à tous émoluments dus à son rang.
Dans cette optique, l’on ne serait pas surpris d’entendre encore de la bouche de ses sbires, qu’il paye de sa propre poche ses voyages officiels. Si c’est le Bénin qui supporte ces frais de location d’avion, ce sera alors de l’argent jeté à la fenêtre en ce sens que l’avion frappé du sceau béninois seul suffit pour transporter cette poignée d’officiels béninois.
Et le Nigeria a donné l’exemple : le Président nigérian, Goodluck Jonathan, accompagné d’une importante délégation, y compris l’équipe de presse, a fait le déplacement de Yaoundé avec un seul avion, en l’occurrence le ‘’Nigerian Air Force’’.
Enfin, cet avion de Yayi était-il une occasion empruntée par le Président chez un ami, juste pour le voyage ? Cette éventualité n’est pas à écarter. Pourquoi, le Président Boni Yayi n’a pas voyagé a bord de l’avion frappé du sceau béninois ?
De toutes les manières, toutes les éventualités évoquées supra, nécessitent la mobilisation de ressources, et les conditions critiques dans lesquelles se trouvent les finances publiques du Bénin sont mises à rudes épreuves pour ce voyage officiel au Cameroun de la délégation béninoise.