Festival du sport féminin : arrêtons de faire du saupoudrage

On a suivi avec beaucoup d’intérêt la 1ère édition du festival départemental du sport féminin, organisé par la Direction Départementale de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs de l’Atlantique/Littoral, qui s’est déroulé du jeudi 27 au samedi 29 juin 2013 au hall des arts de Cotonou.

Publicité

 L’initiative est à louer, car il y avait un vide. Il y avait comme un oubli de la gente féminine au niveau des sports collectifs. On a vu des jeunes filles qui ont affiché une volonté de bien faire et de se faire plaisir. Ça a été une fête sportive des jeunes filles des communes de l’Atlantique et du Littoral.

Mais, on a biaisé le principal objectif de ce festival qui est de détecter de nouveaux talents. Mise à part celles de Cotonou, et dans une moindre mesure celles d’Abomey-Calavi, les jeunes filles qui ont foulé le paquet du hall des arts, n’ont pas été préparées pour l’évènement. Comme toujours, les responsables à divers niveaux, de la Direction Départementale comme des différentes communes, ont excellé, une fois encore, dans l’amateurisme et dans l’improvisation. A tel point que des communes sont venues à ce festival sans assez de joueuses. C’est ahurissant quand, à la fin du festival, on entend une jeune joueuse s’exclamer: «Moi je suis à Cotonou, c’est notre monsieur qui m’a demandé de jouer avec… ».

Un autre fait marquant, on a vu des joueuses qui évoluaient déjà dans le championnat national, prendre part à ce festival. Ceci n’a pas permis de jauger vraiment le niveau de certaines équipes. Comment veut-on détecter les talents, quand on ne donne pas la chance aux plus jeunes de venir se mesurer à des filles de la même tranche d’âge? Cette façon de faire les choses est incorrecte et contre-productif.

En plus de tout ceci, on a vu, et des responsables l’ont confessé, que le travail ne se fait pas dans les communes, hormis celles de Cotonou et d’Abomey-Calavi. Mieux, on se demande ce qui est fait pour inculquer la culture du sport à  ces jeunes filles de nos communes. Comment peut-on comprendre qu’on recale une joueuse dans une discipline et accepter qu’elle s’aligne pour une autre? Cela est la preuve qu’on ne s’est pas préparé pour la compétition, car il ne s’agit pas de l’athlétisme.   

Publicité

On est toujours là à faire des acrobaties, des jonglages, pour dépenser les sous du contribuable béninois, sans résultats. Dans ces conditions est-on sûr d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés? Pas besoin d’être un surdoué pour répondre par la négation. Et dire que ce sont nos sous qui servent à cet épouvantail de compétition organisée à la va-vite. Qu’on ne vienne pas nous dire que nous sommes des éternels insatisfaits.

A la fin de ce festival, je n’ai entendu personne parmi les responsables, et même l’assistant du ministre des Sports n’a pas fait cas des jeunes sélectionnées et le programme qui serait concocté à leur égard. Ainsi, on vient d’organiser un festival du sport féminin, sans qu’il ne serve à quelque chose. Faire venir des jeunes filles pour les soumettre à la compétition pendant trois jours, dans des conditions assez déplorables, et ne pouvoir leur donner que des jeux de maillot et quelques gadgets, n’est pas de nature à les encourager à la chose. Leur donner l’espoir qu’elles peuvent faire partie des équipes de catégories d’âges des deux départements, serait plus judicieux, si ce n’est que des promesses.

Mieux, ce festival, s’il veut tenir la route  et permettre à notre pays de gagner quelque chose, il faut penser à l’élargir aux autres départements. Cela permettra qu’aux termes des phases départementales, on en vienne à doter les départements d’équipes de catégories d’âges pour un festival national du sport féminin. Cette dernière phase peut être un terrain de détection de nouveaux talents, pour constituer des équipes de catégories d’âges dans les disciplines retenues. Ainsi, chaque Béninois pourra se reconnaître dans ces équipes.

Arrêtons de rassembler des jeunes filles la veille de la compétition, et venir colmater les brèches par le prêt de joueuses. Arrêtons de faire jouer les grandes dans la cour des petites. Et cessons de nous voiler la face, et organisons ce genre de festival sans trahir au dernier moment nos aspirations. C’est le fonds de ma pensée.     

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité