Les chrétiens de l’Eglise du Christianisme Céleste de la paroisse Saints Pierre-Paul, sise en face des locaux de la télévision Canal3 Bénin à Kindonou, sont restés impuissants, hier, face à la démolition de leur église par un bulldozer amené par huissier. Plus que des caillasses. C’est ce qui reste de la bâtisse qui fait office de lieu de culte aux chrétiens de l’Eglise du Christianisme Céleste de Kindonou, après le passage, hier, d’un bulldozer amené par un huissier de justice.
A l’origine, un litige domanial opposant les responsables de la paroisse Saints Pierre-Paul de Kindonou à des descendants de celui qui leur avait vendu le site. «Ils ont tout cassé. Pas un seul pan des murs n’est resté. La fureur du conducteur de bulldozer s’est accrue lorsqu’il est arrivé au niveau de l’autel, d’où le chargé de l’église officie le culte», a laissé entendre un fidèle de l’église, présent au moment de la démolition. Ce qui vient de se produire sous ses yeux, lui est inédit. «Nous étions complètement dépassés. Jamais, nous n’avions vu ni ouï dire qu’une église ait été ainsi démolie», s’étonne le fidèle encore sous le choc. Comme lui, un conducteur de taxi-moto rencontré sur le site ne s’en revient pas. «Ce n’est pas normal. Jusqu’aux églises ! La situation du foncier s’aggrave de jour en jour au Bénin», se désole le conducteur. Pour nombre de témoins de la scène, ce qui s’est produit est le signe de la disparition du respect au sacré. Ne serait-ce que par respect pour Dieu, s’indigne une dame venue constater les dégâts, les auteurs de cet acte se seraient rétractés et passés à une table de négociation, pour une solution à l’amiable. A ses dires, un tel acte ne restera pas impuni devant la Justice divine qui va incessamment sévir.
Le fond du problème selon un fidèle de l’église
«Ce qui arrive est un acte de brigands qui sont à la quête de gain facile», explique un fidèle qui a requis l’anonymat. Selon ses propos, au cours d’une négociation pour une solution à l’amiable, il a été proposé aux auteurs de la démolition, la somme de cinq millions pour racheter le site que l’église avait acquis auprès de leur père, pendant que le site n’était qu’un bas-fond. Une somme qu’ils ont jugée insignifiant et qualifiée d’argent de poche. A en croire cet informateur, les auteurs de l’acte ont exigé des responsables de l’église, cinquante millions de francs Cfa, pour une ré-acquisition. N’ayant donc pas pu réunir cinquante millions, les fidèles de Saints Pierre-Paul sont désormais sans lieu de culte. Comme quoi les ravages de litiges domaniaux n’ont pas de limites.
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