Bénin : de troublantes révélations sur la gestion de la Sonapra

Le Directeur général de la Sonapra passe actuellement de très mauvais moments. Décrié à Cotonou, après avoir fait capoter le débat contradictoire du mercredi 06 novembre dernier, le Dg Idrissou Bako est devenu la risée des responsables du développement rural.

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Dans une conférence de presse donnée le vendredi dernier à Parakou, ils déballent sur la place publique les nombreuses malversations et irrégularités qui caractérisent sa gestion à la tête de la Sonapra. Mensonge, escroquerie, délivrance de chèques sans provision, népotisme, conflits d’intérêt, gestion opaque des recettes… Le chapelet des griefs et accusations du collectif des Responsables du développement rural (Rdr) contre le Dg de la Sonapra, est presque sans fin. Alors que le Dg Idrissou Bako s’occupait, ces derniers temps, à critiquer la gestion de la Sodeco, le voilà mis à découvert par les responsables du développement rural, acteurs indispensables de la campagne cotonnière, et bras armés de la Sonapra. Vendredi dernier, provoqués par le Dg qui les accuse d’avoir mal géré des recettes issues de la vente des intrants, le collectif des Rdr a déballé sur la place publique, les malversations commises par le Dg à la tête de la société. Balayant du revers de la main les accusations du Dg, ils affirment que : «la mise en place des intrants coton, depuis plusieurs décennies, obéit à des principes, notamment ceux de la mise à disposition en quantité, en qualité  et à temps, de ces intrants, au niveau des magasins des Coopératives Villageoises des Producteurs de Coton. Ainsi, dans la structure des prix de cession de ces intrants, sont inclus les frais de transport bord-magasins CVPC». Ils accusent la lenteur avec laquelle le Dg a mis en place le système de transport des intrants. Ils affirment que la Sonapra n’a jamais pu mettre en place les choses à temps. La preuve, disent-ils, «la Note de Service de la SONAPRA, qui fixe les tarifs de transport pour le rapprochement, est signée le 12 Septembre 2012, soit quatre mois après les dites opérations». Mais, la gestion du Dg montre beaucoup plus d’irrégularités. Selon les allégations du collectif, le Dg serait devenu lui-même transporteur, depuis sa nomination, avec la société Malam.

Acharnement

Selon eux, les acharnements du DG SONAPRA contre les RDR, en général, et ceux du Borgou-Alibori, en particulier, tiennent à plusieurs points. «Notre refus à participer à un vaste réseau d’escroquerie des braves producteurs, par la SONAPRA. En effet, le DG SONAPRA a unilatéralement décidé de vendre les semences de maïs et de riz, qui ont été toujours distribuées gratuitement par le Gouvernement, dans le cadre de sa politique de promotion des filières agricoles», affirment-ils. Ils désapprouvent aussi une gestion familiale de la société, avec le recrutement des frères et cousins du Dg. Le Dg délivrerait aussi des chèques sans provisions, aux transporteurs, discréditant ainsi la société. Ils réclament plus de transparence dans la gestion des recettes issues de la vente des intrants vivriers de la campagne 2012/2013. Et dénoncent des pratiques conduisant aux retards dans la mise en place des intrants, et les mauvaises pratiques au niveau des Directions Régionales d’Exploitation de la SONAPRA, avec la falsification des crédits aux semenciers des années passées, et le non-versement de ces derniers dans les comptes appropriés. Au total, une gestion opaque faite de malversations et de fautes graves, a été dénoncée. Enfin, ils demandent le paiement des dettes dues par la Sonapra aux Rdr, qui s’élèvent à près de 600 millions, et invitent le Chef de l’Etat à rester vigilant face à ce Dg obnubilé par le poste de ministre de l’Agriculture. 

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