Tournoi de l’Uemoa : le Bénin ne pouvait espérer mieux qu’une finale

Samedi dernier au Stade Robert Champroux de Makori, la 6è édition du Tournoi de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (Uemoa) a pris fin avec un nouvel échec du Bénin en finale. Mais pouvait-on espérer mieux? La compétition est terminée, et la délégation béninoise est déjà au bercail depuis dimanche.

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Ils ont dit au revoir à la Côte-d’Ivoire, pays organisateur de cette édition du tournoi. De la participation du Bénin à ce tournoi, on retient que notre pays a terminé premier de son groupe B, avec 7 points, avec un nul contre le Sénégal (1-1), une victoire contre la Guinée-Bissau (5-0) et une victoire sur tapis vert contre le Niger. Et en finale, les Ecureuils locaux ont tenu en échec les Etalons du Burkina-Faso, au bout des 90 minutes du temps réglementaire. Il a fallu les tirs aux buts pour voir les Etalons décrocher leur sacre, après que les 22 acteurs du soir aient tiré. C’est dire que l’équipe du Bénin a joué quatre matches pour une seule défaite et un nul. L’attaque Béninoise a marqué cinq buts et l’équipe n’a encaissé qu’un but, celui face au Sénégal, en match d’ouverture de ce groupe B.

Saturnin Allagbè sur les pas des grands

Mais, l’équipe du Bénin sort de cette compétition avec une certaine certitude. Celui d’avoir dans ses rangs un gardien qui, même s’il n’a pas encore l’étoffe d’un grand gardien, commence à véritablement réunir les qualités pour. Tout au long de cette compétition, on a pu le constater, surtout en finale où il aura porté au bout de ses gants, une équipe béninoise complètement cramée physiquement, et qui a souvent oublié de jouer avec ses valeurs, son talent et ses forces. Ce samedi soir, le gardien de l’Aspac et de l’équipe A, a sauvé les siens avec trois arrêts décisifs. D’abord à la 42è minute, sur une balle mal dégagée de Rock Durand. Il entretien l’espoir du sacre à la 85è minute, avant de renvoyer définitivement le Bénin chercher la victoire à la séance des tirs aux buts, sur un autre arrêt à la 89è minute. Et il n’a pas sevré les siens lors de cette épreuve de nerfs. Il a sorti deux tirs burkinabés, mais ses coéquipiers, comme souvent, n’ont pas pu saisir la chance, pour l’aider à construire la victoire. Le laissant seul pour mener l’équipe à la gloire. Mais, le fardeau est assez lourd pour ses épaules encore trop frêles pour la charge. Et c’est à contrecœur qu’il exécuta son tir aux buts, après que tous les joueurs de champ aient fini sans que le sacre ne choisisse officiellement son camp. Son tir n’a pas été victorieux, et on ne peut pas lui en vouloir pour ça. Il ne peut pas tout faire dans une équipe, où certains ont fui leurs responsabilités, et où d’autres ont semblé ne pas être concerné.

Djibril Nahim, meilleur joueur du tournoi

Une des satisfactions de la participation, est bien entendu le jeune et prometteur joueur Nahim Djibril. On le connaissait, mais il a prouvé, hors de nos frontières, qu’il est l’un des espoirs du football béninois. Le joueur de l’As Police, titulaire contre la Guinée-Bissau sur le côté droit, dans un système de milieu à quatre, a montré de très belles choses. Avec sa technique un peu au-dessus du lot, sa facilité à éliminer l’adversaire balle au pied, et sa vitesse d’exécution, il aura survolé la rencontre. Auteur de deux des cinq buts béninois, lors de cette rencontre, il n’a pas pu porter l’équipe au sacre. Comme quoi il  n’est pas encore assez fort et assez audacieux pour être capable de porter l’équipe. Cela viendra avec le temps et beaucoup de travail, surtout sur sa condition physique. En tout cas, il termine meilleur joueur de la compétition, avec une récompense d’un million de francs Cfa.  

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On a trop rêvé et trop vite

Même si on n’a pas vu une grande équipe du Bénin au cours du tournoi, on a quand même rêvé, l’espace de deux jours, d’un probable sacre. Et certains ont beau être déçus, ils ne peuvent pas incriminer les joueurs. Ils ont fait ce qu’ils pouvaient, avec les armes qu’ils avaient. Il faut voir d’où ils viennent.  Ils sortent de plus de trois mois d’inactivité. Ils ont bénéficié de seulement cinq jours de préparation, de quelques matches amicaux avec des formations faibles, et aussi en manque de compétition, sauf le 36 Lion club du Nigeria (dernier adversaire des Ecureuils avant le tournoi). Au cours du tournoi, le Bénin a bénéficié de deux coups de pouce  du destin. Le premier, c’est au cours de la rencontre contre le Sénégal. Les Ecureuils étaient menés, et multipliaient les ratées, quand un défenseur Sénégalais marqua un but contre son camp, synonyme d’égalisation pour les Béninois (1-1). Le second, fut le forfait du Niger, reconnu coupable de fraude.  Mécontente de la décision de la Commission de Recours de la compétition, la Fédération Nigérienne de Football a décidé de ne pas permettre à l’équipe de jouer le troisième match de poule contre le Bénin. Sans cette défection, rien ne prouve que le Bénin pouvait tenir, ne serait-ce qu’un match nul contre le Mena, pour se propulser en finale. Alors on peut se réjouir d’avoir atteint ce niveau, et bien retenir la leçon. Quand on va décider de mettre un peu de sérieux dans ce qu’on fait, et se donner du temps pour le faire, on aura les récompenses. Sinon, on continuera à nourrir des regrets en pensant qu’on a du mérite.  Le football, malgré les incertitudes qui l’entourent, rend souvent compte de la réalité.

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