Affaire concours au Mef : voici les propos de Débourou qui enfoncent le clou du régionalisme

Djibril Débourou, le député de la mouvance qui avait affirmé en 2012 que la Lépi (Liste électorale permanente informatisée) se trouvait au Pnud (bureau du Bénin) fait encore parler de lui. Il le fait à travers les propos, ô combien graves et incendiaires, tenus à propos de la validation du concours frauduleux au profit du ministère de l’Economie, et à l’égard de l’Union fait la Nation (opposition)

Publicité

Ces propos, il les a tenus ce mardi 17 décembre à l’hémicycle, lors des débats sur le Budget Général de l’Etat, exercice 2014. Lisez, ci-dessous, comment cet intellectuel, enfonce de par sa déclaration, le clou du régionalisme dans un pays où la pratique prend des proportions inquiétantes.

Intégralité de la Déclaration de Débourou Djibril le mardi dernier à l’hémicycle

Monsieur le Président, depuis l’étude du budget général de l’Etat en commission, les débats m’inspiraient quelques observations que je ne peux m’empêcher d’exprimer en séance plénière, surtout que les caméras des différentes télévisions ont la vertu de délier dans cet hémicycle les langues de ceux qui, comme moi ne parlent presque jamais.

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, je voudrais vous dire que l’Union fait la Nation, machine électorale, va vite se transformer en machine à perdre. Car on ne peut pas gouverner, ni même être écouté quand on nie le peuple dans son expression la plus nette. L’opposition doit sortir de l’autisme politique pour dire la vérité. Chez ces gens-là, on caricature volontiers le Président sous les traits d’un vil prédateur. L’appel de vigilance républicaine s’accompagne de l’inévitable catalogue des attaques personnelles contre Yayi Boni. Je les convie à continuer de manger de ce vocabulaire-là. Puisque, eux, ils ont l’âme et les mains pures.

Comment Boni Yayi est venu de Tchaourou, de là-bas au nord et être Président de la République, suscite à l’envie les ténors de l’opposition. Anomalie, usurpation, cela semble être un défi à la raison et aux bonnes manières. Il est si vulgaire. Eux, ils ont la culture, le savoir, le bien, le droit, les valeurs morales, la justice, la République, l’amour du genre humain, l’élégance, l’histoire, bref, ils savent gouverner.

Publicité

Béninoises et béninois, la déclaration de l’Union fait la Nation présentée du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, un lieu sembler symboliser toute le peuple, un endroit unificateur, un podium prestigieux, pour cette déclaration, disais-je, a souillé et profané un sanctuaire, celui de la démocratie. En effet, qu’il vous souvienne, monsieur le Président, le dernier concours de recrutement des élèves magistrats, a révélé les résultats suivants :

Département de l’Alibori et de l’Atacora : reçu zéro ; Borgou et Donga : reçu zéro ; les collines : un reçu et ce département pouvait être fier de son heureux rescapé. Je poursuis mon décompte, monsieur le Président, l’ensemble des autres départements comprenant le Zou, le Mono, le Couffo, l’Ouémé, l’Atlantique, le Plateau et le Littoral obtiennent 40 lauréats. Je ne sais pas, dans cette sélection biaisée, combien d’élus le Mono a obtenu.

L’Union fait la Nation, souvent si informée, s’est toujours si critique, s’est murée dans un silence surprenant mais complice. L’opposition et les syndicats politiques oubliaient de s’indigner et de communiquer sur cette affaire qui divise le Bénin en deux. Logique implacable puisque l’Union fait la Nation ne campe que sur les départements excluant ceux du nord du Bénin et le département charnière des collines. Le gouvernement qu’ils vilipendent à longueur de jours, de mois et d’années, entérina ces résultats comme si ce sont les seules femmes d’une région de ce pays qui donnent naissance à des enfants intelligents.

Monsieur le Président, si le moi n’étais pas haïssable, j’aurais clamé tout haut que le complexe d’infériorité ne me touchait point. Que le complexe de supériorité ne m’habitait pas non plus. Je suis confortablement installé dans le complexe d’égalité que je revendique avec force et gravité. Cependant monsieur le Président et chers collègues, je dirai sans ambages que les propriétaires du Bénin, ceux qui en disposent le titre foncier, vont appeler à des manifestations pour dénoncer de prétendues irrégularités d’un concours. Que pour une fois que les résultats sont nationaux et concernent tous les départements du pays, on monte en effet des scénarii sordides et on amplifie de tous les échos des irrégularités.

L’Union fait la Nation est passée maitre dans l’art de la désinformation. Les citoyens dignes qui connaissent le prix de la paix, sauront attendre tout en s’organisant et donneront ensembles du nord au sud, de l’est à l’ouest, la réplique du régionalisme à la mesure du complot ourdi par des penseurs sataniques de l’Union fait la Nation et de leurs sbires.

Le budget général de l’Etat exercice 2014 sera voté pour que vive le Bénin et les béninois patriotes. Si un jour, les ténors de l’Union fait la Nation accédaient au pouvoir suprême, ils déclencheraient immédiatement par leur esprit sectaire, leur intolérance politique et leur culte du particularisme une guerre civile inévitable et sans merci. J’espère ardemment que le peuple béninois les en écartera durablement car donner de leçon impénitente, ce sont surtout des prédateurs économiques, sociaux et moraux. Cette révélation très sérieuse est mon toc saint.

Je vous remercie monsieur le Président et Chers collègues. Bonne fête de fin d’année et vive la démocratie !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité