Coton en 2013 : l’année du supplice des égreneurs

La remise en cause de l’accord-cadre qui lie le gouvernement à l’Aic a été fortement préjudiciable aux égreneurs, contraints l’égrenage à façon qui leur a fait perdre des milliards de francs. Pour éviter que cette situation ne se reproduise cette année, ils ont écrit au Chef de  l’Etat pour l’informer de l’évolution de la situation.

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Mais depuis, il est resté sourd à toutes leurs jérémiades et s’emploie même à les déstabiliser. Dans une lettre adressée au Chef de l’Etat, les égreneurs soulèvent les difficultés auxquelles ils ont été confrontés. Dans cette lettre, ils dénoncent l’égrenage à façon comme la source de leur malheur. En effet, soulignent-ils, cet égrenage  leur fait perdre près de 70% de leurs revenus habituels, et des milliers d’emplois. Mais, à la place du dialogue tant souhaité, le gouvernement a  décidé d’utiliser la méthode forte. Il a décidé de devenir à nouveau le propriétaire de la Société de développement de coton (Sodeco)  pourtant privatisée. Tout a eu lieu en Conseil des ministres, où le gouvernement a décidé de reprendre les 17, 5% des actions de la Société, portés par la Société commune de participation (Scp) de Patrice Talon. Après avoir réussi illégalement à reprendre ces 17, 5%, l’Etat devient de facto actionnaire majoritaire.  Ainsi, tout ceci est fait dans l’illégalité, le gouvernement s’est senti bloqué et a assigné la Sodeco en Justice, auprès du Juge des référés.  Le verdict sorti en début de semaine, désavoue cette position du gouvernement, et lui demande de se référer aux autorités actuelles de la Sodeco.

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On se rappelle que dans sa plainte, le gouvernement sommait les responsables de la société à convoquer dans les meilleurs délais, l’Assemble générale de la société, pour nommer un autre président du Conseil d’Administration. Mais la Justice dit Niet. Le gouvernement est ainsi débouté, mais bien avant que cette décision ne tombe, le Dg de la Sonapra Idrissou Bako nommé en Conseil des ministres Coordonnateur de la campagne cotonnière, avait commencé à nommer les chefs d’usine d’égrenage. Au lieu de parler de l’évolution de la campagne cotonnière, tout se résume en une guerre entre les responsables de la Sodeco et l’Etat. Tout porte à croire que ce qui intéresse le gouvernement, ce n’est pas la réussite de cette campagne fortement tributaire de la satisfaction des revendications des égreneurs, mais une peur morbide d’évincer totalement le président du Conseil d’Administration de la tête de la société. 

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