Le groupe de réflexion nigérian "Initiative for Public Policy Analysis" (Ippa) a réagi face à la contre publicité du distributeur belge Delhaize qui organiserait une "campagne de dénigrement" contre l'huile de palme. C’est à travers une correspondante.
L ’annonce par le groupe belge Delhaize en septembre 2013 du lancement d'une nouvelle pâte à tartiner aux noisettes garantie "sans huile de palme" n’a pas laissé indifférents les producteurs africains. En effet, dans un courrier adressé en janvier à Franz Muller, le PDG de Delhaize, les membres du think tank nigérian Initiative for Public Policy Analysis (Ippa) demandent au distributeur belge de cesser sa "campagne de dénigrement" contre l'oléagineux cultivé dans le Golfe de Guinée. La lettre, co-signée par plusieurs dirigeants d'Ong originaires du Nigéria, du Bénin et du Ghana souligne les contrevérités que contiennent les allégations, à travers sa campagne, du groupe belge. Qui a annoncé rendre publique sa discrimination envers l’huile de palme. D’après le courrier de Ippa, il s’agit d’une attaque injustifiée. Ils contestent, ainsi, les risques sanitaires et environnementaux associés à la culture de l'huile de palme. « L’huile de palme est un produit sain, naturel et peu coûteux qui utilise moins de terres que tout autre produit concurrent et qui contribue à la réduction de la pauvreté́ et au développement des pays tropicaux », justifient-ils. Les signataires de la lettre s'inquiètent, d’ailleurs, pour l’avenir de la filière.
Car, "la campagne organisée par Delhaize représente une menace manifeste pour les millions de petits exploitants agricoles cultivant et produisant de l'huile de palme dans les pays en voie de développement", expliquent–t-ils. Par ailleurs, cette coalition a, également, fait parvenir un courrier au ministère belge des Affaires sociales et de la Santé publique pour dénoncer "les campagnes négatives et erronées de dénigrement qui sont menées actuellement en Belgique" contre l'huile de palme. En ligne de mire, la proposition de loi présentée par la sénatrice belge Sabine de Bethune visant à limiter l'utilisation de cette huile en Belgique. Une proposition "à la fois inutile et injustifiée" estiment les auteurs du courrier. Le lobby africain de l'huile de palme a été réconforté par le résultat de l'action en justice, lancée en juin 2012 par l'Association interprofessionnelle des producteurs d'huile de palme (AIPH), basée à Abidjan, à l'encontre des magasins français Système U. AIPH a obtenu gain de cause en décembre 2012 avec la décision du tribunal de commerce de Paris d'ordonner à l'enseigne française de cesser sa campagne publicitaire contre cette huile.