Parfois sommes-nous tenté de croire que le gouvernement, en dépit de tous les efforts consentis pour aller vers une décrispation de la crise sociale, s’arrange pour raviver la tension.
L’illustration est d’abord venue le week-end dernier du ministre en charge des relations avec les institutions qui a tenu des propos dont il pouvait se passer. Hier, c’est au tour du ministre de la fonction publique de faire des déclarations qui ne sont pas de nature à privilégier l’avancement du dialogue. On note à travers ses déclarations une intension de briser la grève, tout en essayant de débaucher ou de démobiliser des travailleurs dans le dos des centrales et confédérations syndicales.
« Pour ceux qui vont reprendre le travail au plus tard le 03 mars, le gouvernement ne fera pas la défalcation sur le salaire du mois de mars. Dans le cas contraire, le gouvernement se verra obligé encore d’opérer la défalcation ». Voilà un extrait des propos tenus par le ministre de la fonction publique, en charge du dialogue social, Martial Sounton, au cours d’une séance de restitution de la dernière rencontre gouvernement-syndicats relayée par la télévision nationale.
«La grève se poursuit jusqu’à rétrocession des fonds défalqués» Michel Adjaka
Un extrait fait d’un cocktail de tentatives de division et d’intimidation vis-à-vis des travailleurs. Sinon, comment comprendre qu’alors que des séances de négociations avec les responsables syndicaux sont en cours, et que les deux parties commencent à échanger véritablement, le gouvernement décide de s’adresser à la masse des travailleurs, plutôt qu’aux syndicalistes, en termes de « ceux qui vont reprendre le travail ». Il apparaît clairement que le gouvernement cherche à affaiblir le mouvement ou à le briser carrément après deux opérations de défalcations sur salaires. Mieux, on dénote dans les propos du ministre, un brin d’intimidation assorti d’ultimatum : « Pour ceux qui vont reprendre le travail au plus tard le 03 mars, le gouvernement ne fera pas la défalcation sur le salaire du mois de mars. Dans le cas contraire, le gouvernement se verra obligé encore d’opérer la défalcation ». Tout, porte à croire que le gouvernement est dans la logique de 2012 où il a réussi à briser la grève des enseignants, à coup de sévères défalcations sur les salaires. Mais est-ce vraiment la meilleure méthode pour résoudre cette grave crise dans le quel le pays s’enlise de plus en plus ?