Organisation du gala international de boxe : entre lenteur et incompréhensions, le Bénin à la peine

Initialement prévu pour se tenir depuis avril 2013, le Gala international de boxe n’est pas encore sorti de l’auberge. Entre un processus d’organisation qui favorise la lenteur, les incompréhensions du promoteur Barthélémy Adoukounou et les exigences de l’Union internationale de Boxe (Ibu), l’organisation du gala reste un chemin de calvaire.

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Se tiendra-t-il enfin, ce gala international de boxe annoncé depuis bientôt un an? Le 5 avril peut-être. Une chose est sûre depuis avril 2013, les amateurs du noble art attendent impatiemment l’évènement. Un gala avec deux titres  mondiaux en jeu pour deux boxeurs béninois Ange Adjaho et Victor Kpadénou. A ces deux combats pour deux titres de champions du monde, s’ajoutent cinq titres africains. On a donc annoncé ces différents combats et depuis plus rien. Pourtant, le Gouvernement Bénin a autorisé l’organisation du gala. Une visite au domicile du promoteur Barthélémy Adoukonou allias «Bato» permet de voir que les affiches et panneaux publicitaires ont été déjà confectionnés et la pluie qui s’est abattue sur Cotonou dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24 mars 2014, a même endommagé certains. «Matériellement, techniquement et administrativement je suis au point», a fulminé le promoteur. Comme pour dire qu’à son niveau tout est prêt. D’ailleurs, «Pour ce combat, on m’a demandé de prendre un acte notarié. J’ai pris l’acte notarié qui dit que je m’engage complètement».

Problèmes de sous

Mais voilà. Ce gala se fait désirer et tout le monde commence à s’interroger sur ce qui ne va pas. De sorte que l’évènement a été «reporté plus de huit fois». Sans ambages et visiblement remonté, Barthélémy Adoukounou déclare que «c’est la mise à disposition des fonds que le Gouvernement a débloqué depuis un an qui pose problème». En effet, avec l’autorisation du Conseil des ministres, le Gouvernement béninois a mis à la disposition de ministère de la jeunesse, des sports et des loisirs 50 millions de Francs Cfa. Montant alloué  pour l’organisation complète de l’évènement (le budget initial du promoteur est de 174 millions de francs Cfa). Ceci au moment où Didier Aplogan était Ministre des sports. Alors Didier Aplogan a adressé un courrier au Président de la Fédération béninoise de boxe (Fbb) Espérant Noutaï pour demander qu’un comité d’organisation soit mis sur pied. Ledit  comité doit être dirigé par le Président de la Fbb. Après, plus rien jusqu’à l’arrivée du Ministre  Safiou Affo Idrissou. Selon Espérant Noutaï, c’est  sous l’actuel ministre que 11 millions de francs CFA ont été décaissés pour les frais statutaires ou frais de match. Dès lors, le promoteur dit n’avoir pas les coudés franches pour travailler puisque «pour payer une tomate, il faut aller au ministère. Pour acheter un fil, il faut aller au ministère». Pour lui c’est le  ministère qui bloque les fonds.

 

Des incompréhensions

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Le Directeur des sports d’élites (Dse), Madjid Amadou, joint au téléphone répond «personne ne bloque les sous». Pour  lui, le problème se situe à deux niveaux. D’abord, quand les frais statutaires ont été versés, le ministère attendait en retour la date de la tenue du gala. Car, c’est ce qu’a promis Bato avant le décaissement des fonds. Ce que confirme le président du comité d’organisation Espérant Noutaï qui précise que c’est au cours d’une réunion que le promoteur a fait cette déclaration. Mais, le président explique que la date n’a pas été communiquée parce que le promoteur sait qu’il y a d’autres charges. Ainsi, il y a des charges comme les frais de licences, de supervisions de match et autres que l’Etat béninois doit payer au promoteur. Le second problème selon le Dse, est que le promoteur entre temps a envoyé un courrier au président du comité pour se désister. Le courrier a été transmis au ministère. Mais il est revenu dire que l’évènement va se tenir si on décaissait 17 millions. A la réalité des faits, Noutaï explique qu’Adoukonou a dit que l’Ibu a exigé beaucoup de billets d’avion (8 billets d’avions). C’est donc face à cette exigence de l’Ibu que le promoteur s’est désisté. Mais il est revenu pour dire que la partie Américaine (l’Ibu) et lui ont trouvé un terrain d’entente et qu’il peut organiser le gala.

De la lenteur

Le Dse a confié que le dernier courrier du promoteur dans lequel il dit être en mesure d’organiser les combats si on lui décaissait 17 millions, a été transmis au ministère. Mais, le ministre Safiou Affo Idrissou est absent pour deux semaines (selon les informations, le ministre revient demain vendredi). Or c’est lui l’ordonnateur du budget. «A l’étape actuelle, je ne peux pas dire que c’est le ministère qui bloque les choses», assure Espérant Noutaï. En ce qui le concerne, c’est plutôt le schéma mis en place qui ne permet pas de réagir de façon prompte. Il explique que l’Ibu envoie les courriers au promoteur qui se charge de les transmettre au président du comité. Celui-ci  à son tour le transmet au ministère. Mais qu’avant tout décaissement ou décision, le comité doit se réunir et en discuter. Ce processus  ne correspond pas à la réalité et ne permet pas de faire les choses à temps. C’est d’ailleurs pourquoi, les 5 926 dollars demandés par l’Ibu pour mettre au vert les boxeurs recrutés n’ont pas encore été versés. Et il pense que dès lundi, le comité qui ne comprend aucun membre du ministère et dont fait partie le promoteur, va rencontrer le ministre. Il va lui expliquer ce qui se passe et lui proposer un autre schéma.

Dans ce méli-mélo, les boxeurs béninois se sentent désabusés et ont perdu le moral. Ange Adjaho doit revenir au pays. Victor Kpadénou doit avoir de l’argent pour manger. Le jeune Jean Coffi Codjia à qui une chance va être donnée pour un titre africain est complètement déboussolé. Et la longue attente  devient inquiétante .

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