Ce samedi 12 avril, le Bénin à travers la Fédération béninoise d’athlétisme a organisé pour la sixième fois le Semi- marathon international de Cotonou (Smic). C’est la fierté du Bénin et on peut dire merci à tous ceux qui ont pensé doter le Bénin d’un semi -marathon et ceux qui, chaque année, accompagnent la Fédération dans l’organisation. A présent venons à l’essentiel. Au vu de cette sixième édition, demandons-nous si on a grandi où du moins si le Smic a grandi?
Le parcours n’a pas varié et pour cette édition, il a été marqué assez minutieux à chaque cinq kilomètres pour, nous a-t-on dit, aider les athlètes, les entraîneurs et la presse. Dans le but de le rendre international, six pays ont été invités et ont pris part à ce semi- marathon. La Confédération Africaine d’Athlétisme à travers la région ouest- africaine a envoyé deux délégués à savoir le délégué à l’organisation et le délégué technique qui se sont chargés de valider les normes du Smic (on attend leur verdict). Pour ce que les athlètes nous ont confié, le rafraîchissement et le ravitaillement tout au long du parcours ont été au point. Et pour ce qui est de la sécurité, les échos sont reluisants.
Mais, d’un enfant de six ans, on est en droit d’attendre certaines choses. D’abord de ses parents qui ne devaient pas attendre les derniers jours des vacances pour dire que l’enfant doit aller à l’école. Un enfant de six ans qui a commencé par arpenter le chemin du savoir livresque est sensé être au moins au Cours préparatoire (Cp). Donc ce n’est pas la veille de la rentrée que ses géniteurs prennent conscience qu’il doit reprendre le chemin des classes.
C’est pourquoi je me suis surpris à entendre notre ministre des sports Safiou Affo Idrissou, pour une fois qu’il n’était pas dans les champs de Coton, dire que c’est seulement mercredi dernier que le dossier du semi- marathon a été introduit en Conseil des ministres. Et que le Gouvernement a autorisé son organisation. Je le dis haut et fort, Monsieur le ministre, ce n’est pas un exploit ni pour vous, ni pour l’Etat béninois. C’est déshonorant pour nous qu’après cinq éditions, il faut attendre quatre jours de la tenue de la sixième pour obtenir l’aval du Gouvernement. Vous auriez pu nous épargner ce détail même si certains l’ont lu dans le relevé du dernier conseil des ministres.
Et, on a beau se gargariser à ventiler que dix mille athlètes étaient attendus pour ce Smic. Au finish, moins de sept mille y ont pris part. Et c’est avec stupéfaction que j’ai appris de l’entraîneur Patrice Lompo (le meilleur espoir d’un podium du pays) que son poulain a débuté la course avec dix minutes de retard sur les autres. Ceci pour un problème sur l’heure du départ de la course. Après qu’il a fini de s’échauffer, Patrice Lompo s’est retiré dans les vestiaires pour récupérer avant que l’heure (16 heures) ne sonne pour la course. Mais le top a été donné vers quinze heures trente six. Et il n’était pas le seul. On a pu observer des athlètes se diriger vers le stade René Pleven alors même que la course avait déjà commencé.
Et que dire de l’écran géant qui devrait montrer la course à ceux qui ont choisi d’être dans les gradins pour accueillir les athlètes à l’arrivée? On me parlera des aléas techniques et j’en pleurerai presque. Car, quand on a organisé à cinq reprises la même compétition, on ne peut plus se permettre certains ratés par exemple empêcher les journalistes d’avoir accès aux athlètes pour des interviews. D’ailleurs combien d’entre nous ont eu de badges pour couvrir l’évènement? Pourtant on n’atteignait pas la trentaine.
Que les organisateurs viennent nous édifier sur le nombre approximatif du public qui a fait le déplacement de Kouhounou. Dans les gradins, on a bien remarqué la dominance de la couleur bleue des tee-shirts de l’un des sponsors du Smic. Pour dire en un mot que le public n’a pas fait le déplacement et pour l’édition à venir les organisateurs doivent réfléchir à cela.
Alors, lecteurs amis, en quoi ce Smic a-t-il grandi? N’attendez pas que les organisateurs nous fassent le point de tout ce qui a été fait financièrement ou logistiquement. Ils ne l’ont jamais fait, suivez mon regard. Mais en réalité, vous n’avez pas besoin de suivre mon regard. A bien observer, vous verrez qu’ils ne le feront jamais. Les 18è championnats seniors d’Afrique d’athlétisme de Porto-Novo en sont un exemple palpable. Et pour un semi- marathon qu’on veut internationaliser, on doit mieux faire. C’est le fond de ma pensée.
Laisser un commentaire