Les entreprises chinoises sont devenues des prédatrices des ressources nationales avec la complicité des autorités béninoises. C’est ce que dénonce, Jacques Ayadji, 1er Secrétaire général adjoint du Syntra-Tp, qui a révélé au grand jour, dimanche dernier sur l’émission « Le grand-rendez-vous» de Soleil Fm, la surfacturation d’une somme de 51 milliards de Francs Cfa par l’entreprise en charge du projet de construction du lot 3 de la route Akassato-Bohicon.
Pour éclairer la lanterne des Béninois, l’ingénieur des travaux publics Jacques Ayadji, est revenu sur l’historique de l’attribution d’exécution, aux Chinois, du projet qui devrait être financé, à fonds perdu, par l’Union Européenne (Ue). En effet, selon l’invité de l’émission dominicale, l’Ue avait proposé de financer les 40 derniers kilomètres (de Séhouè à Bohicon), partie la plus dégradée – de ladite route. «Mais contre toute attente, c’est à la partie chinoise, contactée lors de la recherche du financement complémentaire, que les autorités béninoises ont remis le chantier. Avec comme clause, de bénéficier d’un prêt avec intérêt auprès de la partie chinoise qui souhaite, en échange, avoir le monopole du chantier au détriment de l’Union Européenne», explique Jacques Ayadji.
Au lieu de 52 milliards F Cfa selon les conclusions du bureau d’étude à qui on a confié le chantier pour étude, c’est à 107 milliards que la partie chinoise a évalué les travaux avec une actualisation des études, préalablement réalisées à 6 milliards de Francs Cfa. «Alors que les études, lors de la réalisation par le bureau béninois, n’ont coûté que 257 millions de francs Cfa», a-t-il indiqué. En clair, avec la partie chinoise, les coûts de la construction du lot 3 de la route Akassato-Bohicon ainsi que des études préalables ont augmenté de façon drastique. Et le surplus est évalué à 51 milliards Francs Cfa, d’après Jaques Ayadji. Mais ce n’est pas le plus étonnant.
Complicité ou faiblesse des autorités béninoises…
Le plus difficile à comprendre, après le refus des autorités béninoises du don de l’Union Européenne en faveur du prêt avec intérêt de la partie chinoise, c’est le refus de l’entreprise chinoise de se faire contrôler sans être inquiétée. Aux dires du Sga du syntra-Tp, un appel d’offre international en vue du recrutement d’un bureau de contrôle, qui sera financé par l’Union Européenne, a été officiellement lancé. Et, c’est le Bureau Louis–Berger qui l’a emporté. Mais après la signature de la convention par l’Union Européenne et le Ministère des travaux publics, l’Ambassadeur chinois s’est opposé au processus. Et avec le soutien du Conseil des Ministres, malgré les efforts de l’ancien ministre des travaux publics, Lambert Koti, il a empêché le Bureau Louis-Berger de s’installer. Ceci, en faveur de la même entreprise chinoise qui avait actualisé les études préalables de la route et qui avait surfacturé les coûts. Aux vues de cette situation, Jacques Ayadji a dénoncé la complicité des autorités béninoises qui sacrifient les Béninois pour plaire aux Chinois. Ainsi que l’immixtion de l’Ambassadeur chinois dans des affaires qui le concernent à peine. Il faut noter que d’autres sujets liés à l’actualité nationale ont été abordés au cours de l’émission.
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