Je viens encore une fois m’indigner avec, pour, contre ou sans vous. Déjà trois jours se sont levés depuis vendredi mais n’ont pas pu gommer de mon cœur cette douleur qui me malmène et qui m’attriste. Vendredi dernier vers 20 heures, je me surprends à lire sur mon téléphone portable «les Ecureuils ont été vidés de leurs chambres d’hôtel».
Parti aux nouvelles, j’apprends qu’après un dîner copieux, les joueurs de l’équipe nationale de football du Bénin n’ont pu accéder à leurs chambres d’hôtels pour factures impayés. Je ne veux jeter la pierre à personne ni faire le procès de quelqu’un même si je suis contre la manière dont les dirigeants de la Fédération gèrent les choses. Car de nos enquêtes, il ressort qu’il s’agit de malentendu. La procédure à l’hôtel où les joueurs sont logés est simple. Avant d’intégrer les chambres, vous devez solder à 50% et à 48 heures de votre départ, le reste. Pour nos Ecureuils, la facture proforma est parvenue au ministère un peu tard et le temps de vérifier et d’aviser pour que le régisseur puisse payer, nos Ecureuils se sont vu refuser l’accès à leurs chambres. Au-delà de ce manque de cohésion et de promptitude dans les actions de la fédération et du ministère, c’est plutôt l’amateurisme caractérisé dont a fait preuve les dirigeants de ces deux instances dépuis qui m’agace. Comment en sommes-nous arrivés à malmener nos frères, nos enfants à ce point en plein 21è siècle? Déjà de retour au bercail lundi dernier après une victoire à Sao Tomé et Principe, l’entraîneur Didier Ollé-Nicolle a été obligé de décréter un quartier libre de 48 heures. Car, il fallait changer d’hôtel aux joueurs qui avaient déjà pris goût à Azalaï. Ils sont revenus le mercredi pour intégrer le Novotel et voilà ce qui est arrivé vendredi. On a dit que le Bénin est quartier latin d’Afrique. Qu’avons-nous de latin? On a dit que le Bénin est une terre d’accueil. Qu’avons-nous d’accueillant si nous sommes incapables de bien recevoir nos frères et nos enfants (les binationaux de l’équipe) qui reviennent sur leur terre, la terre de leurs aïeux? Quelles impressions laissons-nous aux autres qui hésitent encore à rejoindre l’équipe nationale? Dirigeants à divers niveau du football béninois, avez-vous conscience du mal que vous faites aux jeunes qui ont décidé de défendre nos couleurs nationales? Les joueurs de l’équipe cadette qui ont décroché le premier trophée internationale pour le Bénin, ne sont pas payés jusqu’à ce jour. Vous leur devez de l’argent. Les juniors aussi, vous leur devez de l’argent. Et voilà ce que vous faites endurez aux seniors. Joueurs et lecteurs amis, mon silence la semaine dernière face aux mésaventures de l’équipe sénior du Bénin, lundi dernier du retour de Sao-Tomé et Principe n’est pas de l’indifférence. Au plus profond de mon être j’ai saigné et je saigne encore. Qui d’entre nous songe au sens du sacrifice que consentent les joueurs en venant défendre notre pays? Vous mettrez chaque fois votre vie en danger pour le Bénin. Quand des matches tournent mal, vous êtes les dindons de la face, la risée de tout le monde et celle du lambda du quartier. On vous jette tous les opprobres et vous traite de tous les noms. « Au nom du patriotisme qu’ils n’ont pas, ils vous disent que vous ne donnez pas assez pour votre pays. Et vous voilà dans le bus errant à travers Cotonou à la recherche d’hôtel, et vous voilà pavanant dans la cour et dans le hall du Novotel ce vendredi nuit, dépossédés, dévalués, dévalorisés, sous valorisés et votre honneur, mille fois froissé et jeter à la poubelle. Or que reste-il a un homme avant, pendant et après tout? C’est l’honneur et tout est perdu sans l’honneur. A votre place, joueurs, je me sens faible, abîmez dans mon cœur. Je vis le paroxysme du mal qu’on vous fait. Mais écoutez la voix du sage. Il dit: «Si vous travaillez pour les hommes vos frères, ils vous jetteront peut-être la pierre. Si vous travaillez pour le roi, il vous laissera peut-être mourir de faim. Apprenez à travailler pour votre satisfaction personnelle. Ne vous alarmez pas, seul votre conscience en paix vous donnera votre récompense». Aujourd’hui débutent d’autres combats et déjà dimanche un autre match contre Sao Tomé et Principe). Soyez sereins, battez-vous. Et pardonnez-nous, pardonnez-les, car ils ne savent pas ce qu’ils font », avait affirmé Expédit Ologou. Un jour, ils rendront tous, compte. C’est le fonds de ma pensée.
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