Agriculture : Kanayo Nwanze interpelle les chefs d’états africains

Ce n’est pas la parfaite harmonie entre le Président du Fonds international de développement agricole (Fida), Kanayo Nwanze, et les chefs d’Etats africains. Le Président du Fida est d’ailleurs très remonté contre ces derniers. 

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Et pour cause, les gouvernants africains, comme à leur habitude, n’ont pas pu honorer un engagement pris en 2003 à Maputo. En effet, ils s’étaient engagés, à investir 10% de leurs budgets respectifs dans l’agriculture en vue de faire face aux menaces de famine qui planent sur plusieurs pays du continent. Ainsi, ont-ils échoué, une dizaine d’années après, à consentir cet effort dans leurs politiques budgétaires respectives.

D’ailleurs, selon nos sources, le Président du Fonds international de développement agricole (Fida) n’a pas manqué de les rappeler à l’ordre. Dans une lettre à eux adressée, Kanayo Nwanze a clairement exprimé ses sentiments personnels. Ainsi, « Plus de dix ans sont passés depuis la déclaration de Maputo dans laquelle vous, leaders africains, vous êtes engagés à allouer au moins 10 % de votre budget national au développement agricole […]. Aujourd’hui, seuls sept pays ont respecté cet engagement« , s’est-il adressé à ceux-ci.

Avant d’enfoncer le clou : « Arrêtez de promettre et faites-le maintenant« . Toutefois, le degré du manquement à cet engagement n’est pas le même dans les pays. Sept pays, dont le Burkina Faso, l’Ethiopie, la Guinée, le Malawi, le Mali, le Niger et le Sénégal franchissent régulièrement ce seuil de 10%, d’après Kanayo Nwanze lui-même. Aussi, faut-il souligner que cette réaction du Président du Fida n’est pas la seule à propos dudit engagement.

Les acteurs de la société civile, au plan régional ou national de chaque pays africain, ont, également, tiré sur la sonnette d’alarme. Ceci pour avoir remarqué que, si les dépenses publiques destinées au secteur agricole en Afrique ont en moyenne augmenté de 7,4 % chaque année entre 2003 et 2010, passant de 390 millions de dollars par pays en 2003 à 660 millions de dollars en 2010, cette croissance n’a pas entraîné d’augmentation de la part des finances publiques investies dans l’agriculture. Puisque sur la même période, les dépenses publiques ont, dans leur ensemble, crû en moyenne de 8,5 % par an passant de 10,1 milliards de dollars par pays en 2003 à 16,9 milliards en 2010.

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