Après ses déclarations sur Canal3 : pourquoi Yayi doit limoger Fatouma Amadou Djibril

Depuis  dimanche dernier où elle a fait l’apologie d’un 3è mandat pour Boni Yayi sur canal3, la ministre Fatouma Amadou Djibril n’est nullement inquiétée. Pas la moindre désapprobation  d’un autre ministre ou même du Chef de l’Etat malgré la gravité des propos tenus.

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Et plus le temps passe, plus le silence aggrave les soupçons des uns et des autres et établit une complicité réelle du Président Yayi. «  La dame qui a parlé est faible. Elle est peu structurée et visiblement manipulable. Elle tient un discours frivole. C’est ce type de personnage que les grands dictateurs utilisent pour lancer des ballons d’essai ». Ces propos viennent d’un ancien ministre qui analyse à sa manière les dernières déclarations du ministre de l’agriculture Fatouma Amadou Djibril. Selon cet ancien ministre, Fatouma Amadou Djibril est bien envoyée en mission par son chef pour lancer un ballon d’essai. Il s’agissait pour elle de lancer dans l’opinion l’idée, somme toute saugrenue d’un troisième mandat de Yayi. Et sans trop de prudence, elle annonça la nouvelle, poussant l’indignité au point de dire que la volonté du « peuple » vaut mieux que la Constitution.

3ème mandat de Yayi : intégralité de la déclaration de la ministre Amadou Djibril sur Canal 3 

On la sent un peu coachée pour le job, au point où cette ministre jamais pertinente dans ses déclarations, affichant souvent un manque de culture criard, parle de Franklin Delano Roosevelt, l’ancien Président  des Etats-Unis.  On comprend bien qu’elle tient un discours de couvent avec un argumentaire qu’elle a dû piger pour l’occasion. « Quand le peuple veut, tout est possible, on peut même ignorer la Constitution pour respecter la volonté du peuple ». Telle est la base de l’argumentaire.  La gravité de la nouvelle thèse, si elle n’est pas encore comprise par beaucoup de citoyens et d’hommes politiciens, c’est qu’elle explore la possibilité de maintenir Boni Yayi au pouvoir sans même toucher à une virgule de la Constitution. Ayant tenté deux fois de réviser la Constitution et ayant échoué à chaque fois, le Chef de l’Etat a compris qu’il faut contourner cet obstacle de la révision. Désormais, il faut préparer l’opinion à accepter cela. Et si le choix est porté sur elle c’est que son chef veut jouer sur sa vulnérabilité. Ministre sans grande réussite à la tête de ce département ministériel, il est évident qu’elle soit sollicitée pour de basses besognes .Il s’agit juste  d’agir pour maintenir son poste. Alors donc, pour rompre le lien de cette complicité incestueuse, le Chef de l’Etat doit limoger son ministre. C’et le seul gage pour montrer qu’il n’est pas le commanditaire de cette  déclaration attentatoire à la démocratie béninoise.

François Abiola dément les propos de sa collègue

« J’apporte un démenti formel. Le Président de la République n’est  demandeur d’un troisième mandat. Ma collègue s’est certainement  laissée aller. C’est une déclaration très grave. Yayi n’a jamais demandé à ma collègue d’aller dire ça. Vous me voyez aller dans le Plateau pour marcher pour un  3ème mandat de Yayi ? Jamais!». Telle est en substance, la déclaration faite hier sur le plateau de l’Ortb par le ministre d’Etat François Abiola qui ajoute que « la ministre s’est laissé  aller à un engouement que je ne comprends pas ». Ce démenti du ministre ne suffit pas néanmoins. Le Chef de l’Etat devrait lui-même prendre ses responsabilités en limogeant  cette ministre habituée aux dérives verbales. C’est le seul acte qui ne dédouanera et pourra rassurer un peu le peuple.

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