«Cadavres dans les valises» : l’étonnante déclaration de Nago à prendre au sérieux

« Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour apparaîtra» dit le dicton. Dans un pays comme le Bénin où des disparitions mystérieuses deviennent une réalité inquiétante, certaines déclarations ne sont à point banaliser. Surtout quand elles proviennent d’une certaine autorité. 

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Et celle du président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago samedi dernier à la sortie officielle de l’alliance Forces démocratiques unies (Fud)  dont il est le  Coordonnateur national, en est une. « Si l’on veut continuer de mettre sur la place publique des lettres confidentielles, des correspondances confidentielles nous allons, nous allons dire tout ce que nous savons. Nous n’avons rien à cacher. Nous n’avons rien à cacher. Nous n’avons pas de cadavres dans les malles.  Nous n’avons pas de cadavres dans les valises. Nous n’avons rien dans les valises. Je vous l’assure. Ceux qui auront peur peut-être de parler, c’est ceux qui ont des cadavres dans les valises. C’est ceux qui ont des choses à se reprocher. Je vous le dit, je n’ai rien à me reprocher. Oui, on peut aller fabriquer ce qu’on veut comme on a l’habitude de le faire. Je n’ai rien à me reprocher. J’ai travaillé honnêtement, sincèrement, fidèlement au péril de ma vie. Oui, je dis bien au péril de ma vie… Oui je peux vous parler puisqu’on met sur la place publique, des échanges entre administrations, entre institution. Oui. Parce que je me disais si jamais il y avait une fin abrupte du cours de ce mandat, il y aura des troubles dans le pays. Il pourrait avoir des troubles dans le pays, il faut laisser le mandat courir jusqu’à la fin et je me suis battu pour ça, pour préserver la démocratie…».

Eléments d’appréciation

Il faut noter que cette partie de la déclaration du président Nago n’était pas contenue dans le speech rédigé qu’il tenait. Il s’est mis à faire  cette déclaration  symptomatique d’une profonde amertume, après avoir rappelé la grosse déception qui est la sienne et de certains anciens membres de la majorité présidentielle, qui avaient, dit-il, cru en « le candidat du changement». «Sans connaître le candidat, nous basant uniquement  sur ce qui est dit, ce qui est proclamé : ''ça va changer, ça doit changer, ça peut changer''. Et nous avons fait confiance, nous avons pris tous les risques, nous avons travaillé beaucoup. Nous avons beaucoup travaillé, le peuple béninois en est témoin. Pendant 04 ans, nous étions le rempart. Je vous laisse apprécier. Je vous laisse apprécier les comportements actuels pour les comparer avec ce que nous même, nous avons fait. Je pense que c’est bien décevant » avait-il dit dans un ton affecté. Aussi, faut-t-il souligner, on notait la colère montée en lui quand il a commencé par parler de cadavres, arrachant un mélange de murmures et d’applaudissement de la foule qui s’est amassée dans la salle rouge du palais des congrès ce samedi 14 mars 2015.

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