A. Hountondji conseiller de Yayi : « Je ne comprends pas l’activisme de mon patron.. »

Après plusieurs années de mutisme, le conseiller spécial aux affaires politiques de Yayi retrouve son latin. Vendredi dernier, au détour d’un entretien avec la presse à Café médias, son discours et son analyse de la situation tranchent avec ceux d’un proche du Chef de l’Etat. Certes sa position a fluctué mais son discours a été plus ou moins réaliste.

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Alexandre Hountondji opère déjà sa mue politique. A quelques mois de la fin du mandat de Boni Yayi, il retrouve une curieuse indépendance d’esprit. Vendredi dernier, il l’a montré en critiquant assez ouvertement et à mots à peine voilés le pouvoir Fcbe et son chef. Analysant les raisons de la piètre performance des Fcbe aux dernières élections législatives dans plusieurs circonscriptions électorales, il trouve que la première raison est le mauvais positionnement sur la liste. Selon lui, cette liste conçue est « une tentative de dépassement par la droite, une escroquerie politique, un faux usage de faux… ». En effet, explique-t-il, au cours du dernier congrès il a été décidé que la liste Fcbe soit élaborée en intelligence avec les chefs de parti mais la liste a été fabriquée par des ouvriers de la 25è heure, des arrivistes dont le ministre Kassa, qui ont osé les traiter, eux les anciens, de ménopausées politiques. « Je ne réponds pas de ceux- là qui ont bafoué la décision du congrès. J’attends de régler mes comptes avec eux ».  Il continue en ajoutant que la confection de cette liste est un très mauvais casting. « Je ne peux pas laisser un député en exercice et mettre un buvetier en tête de liste », ironise-t-il ajoutant que les militants qui ont mouillé le maillot depuis des années et qui attendent que ces élections permettent de récompenser leurs efforts en les positionnant ne comprendront jamais que ce soient les beaux frères, les épouses et les enfants… qui prennent leurs places. « Ce sont les Fcbe qui ont sanctionné la liste Fcbe et si ce n’est pas le vote des femmes bénéficiaires des micros crédits, on n’aurait rien eu », conclut-il.

« Je ne comprends pas l’activisme de mon patron.. »

Le président Yayi qui l’a nommé conseillé spécial n’a pas eu grâce à ses yeux. Concernant la fronde qu’il a subie actuellement du fait de l’affaire de tentative d’arrestation d’Azannaï, il affirme que Yayi s’est montré trop engagé. « Je n’ai pas compris l’activisme de mon patron et le peuple n’a pas compris non plus ». Et ajoute que : « quel que soit votre statut, si vous entrez sur le ring, on va vous casser la gueule ».  Il fait allusion à l’engagement de Yayi dans la campagne électorale. Il reconnaît que depuis 2011, beaucoup de choses ont commencé à aller dans le mauvais sens. Parlant des nombreuses erreurs qui ont jalonné la gouvernance Yayi, il prend Yayi lui-même pour responsable de ça. « Mon patron a cru qu’il avait fini ses classes en 2011. Et il vous écoute de moins en moins ». Sur ces ambitions présidentielles, il confie très prêt. « Je n’ai aucun handicap pour être président de la république …je suis prêt ».

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