1000 Mw d’énergie d’ici décembre : une ambition irréaliste du gouvernement Yayi

«Le Ministre en charge de l’Energie a présenté au Conseil, en réponse aux instructions du Président de la République, un programme énergétique d’urgence national qui met en exergue pour l’essentiel, sa vision énergétique, les mesures et dispositifs à mettre en œuvre immédiatement.

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En prenant acte de cette importante contribution, le Conseil des Ministres a donné des orientations au Ministre pour enrichir le programme en vue de le présenter à nouveau sous huitaine, en lien avec le Premier Ministre dans la perspective de la mise en œuvre d’une politique de 1.000 Mégawats à l’horizon de décembre 2015 et d’électrification des 105 chefs-lieux d’arrondissement restants sur les 546». Ceci est un extrait du communiqué du Conseil des ministres du 8 juillet dernier. En clair, le gouvernement entend exécuter un programme qui permettra de doter le Bénin de 1000 Mégawats d’ici la fin de l’année. Cette ambition semble irréalisable. Du moins dans le délai de décembre 2015 fixé. En effet, la capacité énergétique actuelle du Bénin est en deçà des 500 Mw. Aussi bien avec son potentiel propre et l’apport de l’extérieur, la capacité du Bénin tourne autour de 300 Mw, dont 200 Mw venant du Nigéria. Le gouvernement avait annoncé, depuis 2013, de nombreuses initiatives visant à accroître la capacité du pays. Ce sont notamment, la première phase (120 Mw) d’une centrale de 400 Mw financé par la Bid et la Boad, les projets de construction de barrages hydroélectriques d’Adjaralla d’une capacité de 150 Mw et de Dogo-bis de 130 Mw ainsi que de celle d’une centrale thermique d’une puissance de 25 Mw extensibles à 50 Mw à Maria-Gléta.

Cependant, aucune de ces infrastructures n’a été encore été construite. Pourtant, la construction d’une centrale ou d’un barrage n’est pas le genre de travaux que l’on finalise en trois mois. Il s’agit de grands travaux qui durent de longs mois. Une partie du second compact Mca sera consacrée au relèvement des défis énergétiques. Mais l’exécution de ce second compact ne débutera qu’en 2016. Les principaux fournisseurs du Bénin que sont le Nigéria, le Ghana et la Côte d’Ivoire vivent eux aussi leurs problèmes énergétiques. A l’heure actuelle, il est donc impossible que ceux-ci alimentent le Bénin jusqu’à hauteur de 1000 Mw. Au vu de ce tableau, on se demande alors comment le Bénin pourra faire passer la capacité énergétique du Bénin de moins de 300 à 1000 Mw en cinq mois.

S’il y a un domaine dans lequel le régime Yayi excelle bien, c’est la recherche de l’effet d’annonce. Et là, le président Boni Yayi et son gouvernement viennent de faire un autre coup médiatique sur la question de l’énergie.

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