Téléphonie mobile : Plus de 500 milliards perçus par le régime Yayi depuis 2007

Polémique : Un récent décret pris par le gouvernement suscite une nouvelle polémique sur les activités opérateurs privés Gsm présents au Bénin. En date d’août 2015, le décret consacre une augmentation des redevances sur les messages et appels à l’international et supprime certaines exonérations accordées aux entreprises de téléphonie mobile par l’Etat béninois.  

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L’une des conséquences de ce décret est qu’il induirait une augmentation des frais de communication chez les populations. Dimanche 25 octobre dernier, sur l’émission Zone Franche de Canal 3, le ministre de la Communication et des Tic, a battu en brèche cette lecture faite par les citoyens et les associations de consommateurs, qui dénoncent un acte unilatéral du gouvernement. Selon le ministre Etienne Kossi, les mesures prévues dans le décret d’août dernier s’appliquent exclusivement aux opérateurs Gsm, sans aucune possibilité d’impact sur le coût de la communication au niveau des consommateurs. Et pourtant, l’inquiétude des consommateurs est bien fondée. Car pour amortir les frais supplémentaires induits par le décret, les Gsm ne vont que recourir à une augmentation de leurs différents tarifs. Au finish, les consommateurs sont sacrifiés sur l’autel des intérêts des Gsm et des importantes sommes perçues par l’Etat.

Audit

La polémique née du décret d’aout dernier soulève la question de l’impact des activités des sociétés Gsm sur le vécu quotidien des populations. Autrement dit, comment le gouvernement utilise-t-il les ressources générées par les Gsm pour améliorer la vie des populations ? A ce niveau, le président Boni Yayi et son gouvernement son interpellés dans une logique d’audit, de compte-rendu et de reddition de compte. Car depuis 2007, les quatre sociétés  privées de Gsm opérant au Bénin ont injecté des centaines de milliards dans le circuit des finances publiques ;  par l’entremise de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et postales), le trésor public et Bénin Télécom. Certaines voix indiquées avancent le chiffre de plus de 500 milliards de fcfa injectés dans les finances publiques par les quatre sociétés Gsm opérant au Bénin. Ce sont Mtn, Moov, Glo et Bell Bénin. D’abord en 2007, à la suite de la crise des Gms, pour l’achat des licences, Bell Bénin, Glo, Mtn et Moov ont versé à l’Etat béninois 120 milliards de fcfa, soit 30 milliards par opérateur. Quelques années plus tard, pour l’achat de la licence 3 G, Mtn et Moov ont payé 100 milliards fcfa en tout. A cela, il faudra ajouter les redevances et autres frais connexes payés par tous les opérateurs. On peut citer, par exemple, les frais de régulation et ceux de gestion des fréquences. Sans oublier les redevances sur le trafic international entrant, gérées par Bénin Télécom et dont on ne sait rien sur l’usage qui en est fait. Les redevances versées par tous les opérateurs depuis 2007 tournent autour de 300 milliards de Fcfa. Il est peut-être temps que le gouvernement explique au peuple à quoi ont servi ces sommes faramineuses. Et ce, avant d’envisager une quelconque augmentation des frais de communication au motif d’un renflouement des caisses de l’Etat

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