Ni-ni ! Ni Gbagbo l’ancien président ivoirien, ni son disciple Blé Goudé ne se reconnaissent coupable des crimes contre l’humanité commis pendant la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. A l’ouverture ce jeudi de leur procès, les accusés ont plaidé « non coupable » devant la Cour pénale internationale.
Cela n’est pas pour autant surprenant pour ce procès qui dès la première journée se dessine comme une joute juridique au cours de laquelle Gbagbo et Blé Goudé devront se serrer les coudes face à la procureure Fatou Bensouda prête à les plonger.
Fatou, la Caïphe
S’il ne tenait qu’à la procureure Bensouda, le procès est déjà plié. Comme Caïphe du temps de Jésus, Mme Bensouda n’est pas allée par quatre chemins pour déclarer tout de go que Gbagbo et Blé Goudé sont les principaux responsables de la tragédie qui a frappé le pays d’Houphouët Boigny. « Ce chaos, ce sont les discours de division prononcés par M. Gbagbo et ses proches qui l’ont engendré » a déclaré la gambienne apparue chargée de la mission d’achever le vieil homme de 70 ans et son jeune ancien homme de mains de 44ans. Fatou Bensouda affirme à cet effet avoir plus de 5000 éléments à charge à exposer pour prouver la culpabilité des prisonniers qui, pourtant, ne se reprochent rien. De quoi faire trembler les accusés. Pour commencer, l’accusation a exhibé une vidéo montrant l’ampleur des dégâts des violences. C’est déjà là, un signe manifeste et manichéen de l’accusation qui semble avoir oublié que le chaos en fait résulte d’une bataille entre le camp Gbagbo et le camp Ouattara. Pour la crédibilité de cette juridiction internationale qui se veut temple de la manifestation de la vérité, la nuance devrait être apportée sans donner l’impression que seul le camp Gbagbo est auteur du chaos ayant coûté la vie à plus de 3000 personnes. Bien évidemment, le procès n’est qu’à son début, et Mme Bensouda a encore le temps de revoir sa stratégie pour ne pas donner raison à ceux qui pensent qu’elle est en mission commandée.
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