Présidentielle 2016 : Ahossi accuse Yayi de faire semblant de soutenir Zinsou

Le soutien du chef de l’Etat béninois, Dr Thomas Boni Yayi, à son premier ministre Lionel Zinsou, candidat de la coalition PRD-FCBE-RB pour l’élection présidentielle du 6 mars n’est pas sincère. C’est en tout cas ce que vient de révéler le député Basile Léon Comlan Ahossi.

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C’est à travers une lettre ouverte en date du 14 février 2016 et adressée au président de la république. Le député de l’Union fait la Nation qui a fait allégeance au premier ministre candidat s’indignant contre l’arrêté préfectoral interdisant jusqu’à nouvel ordre la tenue de toute activité politique dans le Borgou et l’Alibori a remis en cause le soutien du chef de l’Etat à l’ancienne plume du nouveau président du conseil constitutionnel français, Laurent Fabius. Selon l’honorable Basile Léon Comlan Ahossi, le président Boni Yayi qui a imposé l’ancien patron de la banque privée des Rothschild comme le candidat de l’alliance au pouvoir au grand désarroi des caciques, fait semblant de soutenir Lionel Zinsou.

« Par cet arrêté insipide, vous ne rendez pas service à votre candidat ou du moins à celui que vous faites semblant de soutenir et que beaucoup d’autres compatriotes soutiennent de bonne foi et sur lequel votre proximité jette du discrédit », lit-on dans la lettre ouverte signé du député Ahossi. Le représentant du peuple au palais des gouverneurs à Porto-Novo accuse le chef de l’Etat d’être l’instigateur de l’arrêté préfectoral signé par la préfète du Borgou et de l’Alibori. Aussi, a-t-il condamné l’acte posé par le représentant de l’Etat central dans le Borgou et l’Alibori. « En interdisant les activités politiques dans deux départements alors qu’elles se déroulent allègrement et abondamment sur tout le reste du pays, vous donnez une fois encore la preuve de ce que vous n’aurez jusqu’au bout rien mérité de ce peuple et vous n’avez pas saisi vos derniers jours de pouvoir absolu pour simuler une petite amélioration », s’est indigné le député Ahossi avant d’inviter le président de la république à faire rapporter au plus tôt l’arrêté « insipide » dont le premier magistrat assumera « aujourd’hui et demain les conséquences ». 

L’arrêté en cause,  faut-il le préciser, interdit toute activité politique dans les départements du Borgou et de l’Alibori, jusqu’à nouvel ordre.

L’honorable Basile Ahossi a également fait savoir que l’arrêté ne rends pas service au candidat Lionel Zinsou. 

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Intégralité de la lettre

Objet : Lettre ouverte

Monsieur le Président de la République,

Je vous adresse la présente lettre ouverte (chose qui vous donne une sueur froide) suite à l’arrêté du Préfet des départements du Borgou et de l’Alibori tombé fortuitement entre mes mains. Je sais et beaucoup de Béninois avec moi, que le contenu de l’arrêté cité en objet est inspiré de vous si non rédigé sous votre dictée. Je sais également et la plupart de nos compatriotes avec moi que parmi vos serviteurs se trouvent de vils individus comme cette dame récidiviste, qui ne peuvent franchir un quelconque rubicon sans en avoir au préalable reçu des ordres du Tout-Puissant empereur que vous êtes. Ainsi donc, pendant dix ans, vous avez été incapable de vous convertir à respecter ce peuple magnanime que vous avez tout le temps trompé, exploité et pillé, vous et votre bande d’apatrides. En interdisant les activités politiques dans deux départements alors qu’elles se déroulent allègrement et abondamment sur tout le reste du pays, vous donnez une fois encore la preuve de ce que vous n’aurez jusqu’au bout rien mérité de ce peuple et vous n’avez pas saisi vos derniers jours de pouvoir absolu pour simuler une petite amélioration. Ce faisant, vous donnez la preuve que même les VOTRES sur qui vous comptiez pour mettre le pays à feu et à sang vous ont lâché toute comme votre dernier pré-carré politique, tous ces compatriotes qui ont fini par se résoudre, comme le répète si inlassablement GGR que le Bénin est UN et INDIVISIBLE, que nous constituons UNE seule et même FAMILE. Par cet arrêté insipide, vous ne rendez pas service à votre candidat ou du moins à celui que vous faites semblant de soutenir et que beaucoup d’autres compatriotes soutiennent de bonne foi et sur lequel votre proximité jette du discrédit.
Cher Président ! Jusqu’au bout, vous aurez réussi l’exploit de faire de la malgouvernance politique, économique et moral votre caractéristique essentielle, faisant de votre passage à la tête de ce beau pays une exception très regrettable.

Le bon sens, chose la mieux partagée au monde, vous commande de faire rapporter sans délai cet arrêté dont vous assumerez aujourd’hui et demain les conséquences. C’est également à cela que je voudrais vous inviter afin de remettre à votre successeur le pays en paix dont vous avez hérité, pour que sans désemparer il s’attelle à le remettre debout en le sortant de l’abîme profond où vous l’avez enseveli. C’est une invite citoyenne que je vous adresse espérant que vous avez encore un peu de fibre patriotique qui vous y aidera.
Recevez l’expression de mes sentiments patriotiques.

Signé : Honorable Basile Léon Comlan Ahossi

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