Polémique sur le rapport du FMI: « Le Fmi ne fait pas la politique » Romuald Wadagni

La situation financière de l’Etat béninois suscite depuis quelques jours des polémiques. Et ce, depuis le passage d’une récente mission du Fonds monétaire international (Fmi) qui révèle une situation désastreuse des caisses de l’Etat.

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Lequel état désastreux se traduit par une dégradation des agrégats macroéconomiques du pays. Mais cette conclusion est contestée par des proches de l’ancien régime qui évoquent un autre rapport de la même institution financière qui laissait croire le contraire.

Invité ce mardi 21 juin 2016 par les députés pour répondre à une question sur la polémique, le ministre de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni a apporté des clarifications. Selon l’argentier national, les missions du Fmi se sont déroulées à des périodes différentes.

La première mission, à en croire Romuald Wadagni, est intervenue l’année passée à fin mai pendant que la dernière a eu lieu en juin 2016 à la demande de l’actuel gouvernement dans le cadre d’un projet.

« Les commentaires de cette institution ne sont pas liés à la même période », a souligné le ministre Wadagni qui fait remarquer que le « Fmi ne fait la politique ». Le ministre de l’Economie confirme qu’il a bel et bien eu une aggravation de la dette intérieure, notamment courant le premier trimestre de l’année 2016 où environ 1000 milliards FCFA de dette ont été contractés.

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Par exemple, révèle le ministre, pour le seul mois de décembre, c’est un endettement de 250 milliards FCFA qui a été enregistré. « Quand le Fmi se rend compte de cela, son rapport ne peut qu’en tenir compte », explique le ministre qui rassure les honorables députés que les commentaires de l’institution de Bretton Wood sont justifiés.

Lire quelques extraits de ses propos hier à l’hémicycle

« …Je voudrais faire un commentaire général. L’année 2014 a marqué le début d’une aggravation des agrégats macroéconomiques. Je vais demander votre indulgence pour l’année 2016 parce que trois mois ont été gérés par le régime précédent. On n’a commencé et on va essayer de contenir un peu les choses. Je viens à la question du Fmi. Je comprends les interrogations des uns et des autres. Le Fmi est intervenu l’année passée à fin mai puis en juin 2016 à la demande de l’actuel gouvernement dans le cadre d’un projet. Les commentaires de cette institution ne sont pas liés à la même période. Mais figurez-vous, on a 2.200 milliards de Fcfa de dettes intérieures (entre janvier et mars 2016, le gouvernement a augmenté la dette intérieure à plus de 1000 milliards). Quand le Fmi constate que le taux d’endettement a grimpé, cela inquiète. Le Fmi ne fait pas de la politique. Il faut juste noter que le Fmi est intervenu sur deux périodes différentes. En décembre 2015, le gouvernement a émis 250 milliards et on laisse les finances publiques dans une situation désastreuse. Quand le Fmi se rend compte de cela, son rapport ne peut qu’en tenir compte. Je voudrais vous rassurer, honorables députés, que les commentaires du Fmi sont justifiés et le Fmi ne fait pas de politique. Concernant la question de la masse salariale, il y a plus de 40% pour la masse salariale contre 35% pour le taux de normal, ce n’est pas acceptable. On n’a entrepris des actions pour limiter les dégâts et contenir la masse salariale ? On a pris des mesures pour supprimer les postes qui sont couteux pour l’Etat. Egalement, nous envisageons des mesures dont l’impact sera fort. On va faire un contrôle physique pour le paiement des salaires d’ici septembre prochain. On est de concert avec les partenaires sociaux. On n’est pas contre les avantages des travailleurs. Pour la question du kpayo, la répression n’est pas la meilleure formule. On ambitionne tendre vers une meilleure formule. Le gouvernement travaille sur deux axes notamment, le différentiel entre le prix au niveau des stations et dans l’informel d’une part et d’autre part l’absence de disponibilité des stations. On ira vers les taxes. Pour la question du Fonds national de retraite, il y a 60% des agents qui sont des contractuels d’Etat et donc, le déficit s’accroît d’année en année. Quant à la question de la suppression de la direction des ressources humaines, je vais juste dire qu’il y a une réorganisation au niveau du ministère de la fonction publique. La fonction de la gestion des ressources humaines n’est pas supprimée mais elle est réorganisée. Pour les dispositions prises pour la dévaluation du naira, il urge d’accélérer la transition fiscale et d’éviter la dépendance fiscale vis-à-vis du Nigéria… »

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