Enquête de la Croix du Bénin : Des révélations sur les «machines agricoles»

Après une enquête menée sur le sombre dossier de la mécanisation de l’agriculture sous le régime Yayi, l’hebdomadaire « La Croix du Bénin »  a organisé une conférence de presse ce mercredi 29 juin à la Paroisse Saint-Michel de Cotonou pour révéler les insoutenables raisons pour lesquelles ce projet a enregistré un échec.

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Les machines agricoles ne tournent plus. Mauvaise gestion et prévarications à l’ombre des tracteurs. Ce sont là deux conclusions déconcertantes auxquelles le journal «La Croix du Bénin»  est parvenu au terme d’une enquête qu’il a menée sur le dossier des machines agricoles sous le Président Boni Yayi.  En conférence de presse ce mercredi pour la présentation des résultats de cette enquête journalistique, notre confrère Guy Dossou-Yovo a révélé que les machines agricoles achetées depuis 2008 à grands renforts médiatiques par l’Etat béninois en Chine et en Inde, dorment et sont inutilisées dans les fermes des producteurs.

Selon lui, grande est la désillusion des paysans après les espoirs suscités par cette promesse de mécanisation agricole au forceps. La mécanisation agricole selon les témoignages recueillis a été décidée et mise en œuvre dans un amateurisme total.

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« La plus belle machine du monde sans entretien, sans un bon conducteur bien formé, quoique neuve ne peut tomber qu’en panne. Beaucoup de machines sont actuellement au repos pour de petites pannes, faute de bons techniciens et de pièces de rechange » a confié Guy Omer Hountondji directeur de l’Agence de Développement de la Mécanisation de l’Agriculture (Adema) au journaliste Guy Dossou-Yovo.

Pour ce Directeur, l’inertie des machines agricoles dans les fermes est due à l’absence d’une bonne maintenance, au déficit de formation de techniciens et à la pénurie des pièces de rechange.  

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A titre d’exemple, les enquêteurs parlent des essoucheuses, ces machines qui permettent d’enlever les souches et de préparer les terres en vue de faciliter le travail des autres machines agricoles de même que des tracteurs.  Au nombre de quatre, les essoucheuses achetées en 2008 à environ 1 milliard de FCFA par le gouvernement sont toutes en panne et abandonnées depuis 2011 dans la brousse. En dehors des problèmes de compétences techniques inexistantes et ayant réduit les machines en ferrailles, selon le journaliste  de La Croix du Bénin, il y a d’autres problèmes qui ont conduit ce projet à l’échec lamentable enregistré. La mauvaise gestion, l’impunité, la complicité au sommet des autorités hiérarchiques, et surtout  la politisation de tout, le manque de valeurs et de scrupule des cadres béninois, ont miné la mécanisation de l’agriculture béninoise engagée par le régime du Changement.

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Un nouveau départ

Malgré l’alarmante conclusion, les journalistes enquêteurs pensent qu’il est toujours indispensable de procéder à la mécanisation de l’agriculture béninoise. Guy Dossou-Yovo recommande le «  courage de tout reprendre pour un nouveau départ »  et  estime qu’il faut avoir « la sécurité alimentaire comme priorité ». Pour lui, sans la mécanisation, le Bénin ne peut pas répondre au défi de l’autosuffisance alimentaire pour mettre sa population à l’abri de la faim. Il a souligné que  l’impact de la mécanisation sur la productivité est en faveur de la sécurité alimentaire en indiquant qu’elle assurera par ricochet au pays la sécurité alimentaire

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