A l’issue d’une enquête menée sur le dossier de la distribution d’eau sous le régime Yayi, l’hebdomadaire « La Croix du Benin » a organisé une conférence de presse ce jeudi 07 juillet 2016 à la paroisse Saint-Michel de Cotonou pour disséminer les résultats.
Les femmes souffrent le martyre pour avoir de l’eau avec le risque de se faire mordre par des serpents. La politisation de tout et en tout. Telles sont les deux conclusions déconcertantes auxquelles le journal « La Croix du Bénin » est parvenu au terme d’une enquête sur le dossier de la distribution d’eau sous le Président Boni Yayi.
En conférence de presse pour présenter les résultats de cette enquête journalistique, le journaliste Michael Gomé a révélé que de 2006 à 2016, il y a eu au moins 7 ministres qui ont dirigé le département de l’eau, soit en moyenne un ministre tous les 18 mois. La conséquence est le manque de suivi dans la mise en œuvre des décisions ou des projets, ainsi qu’une perte de temps due, entre autres, aux sempiternelles tournées de chaque nouveau ministre dans les structures sous-tutelles.
Pour lui, ceci explique le récent scandale financier de plus de 3 milliards de francs Cfa dans le cadre de la deuxième phase du Programme Pluriannuel d’Appui au secteur Eau et Assainissement (Ppea 2) (lire les articles ici). A tout ceci s’ajoute le fait que bon nombre d’infrastructures hydrauliques, mises en place par la Direction générale de l’Eau, sont laissées à l’abandon ou ne fournissent plus d’eau aux populations. Il faut faire remarquer que ce scandale du Ppea 2 a engendré beaucoup de dégâts collatéraux à en croire Michael Gomé. Sur le terrain, tous les projets entrant dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme sont suspendus.
Lire PPEA II : comment Boni Yayi et sa mouvance ont mené le peuple en bateau
La désolation est bien grande dans le rang des populations et des prestataires de service. A cause de ce scandale, la Soneb n’a plus bénéficié du soutien des partenaires pour pouvoir réaliser des branchements sociaux à prix réduits aux populations. De même, dans les zones rurales, la suspension de la coopération hollandaise dans le secteur de l’eau a des conséquences encore plus dramatiques.
« 3,175 milliards étaient prévus pour le compte de l’année 2015. Mais hélas ! Le scandale a fait que les fonds n’ont pas été débloqués à temps et le bailleur a demandé de suspendre les travaux » a confié un agent de la Direction Générale de l’eau rapporté par le journaliste Michael Gomé.
Selon l’Abbé Crépin Magloire Acakpovi, Directeur de publication du journal « La Croix du Bénin », le droit pour chaque citoyen béninois de disposer de l’eau pour ses besoins et les exigences élémentaires de sa vie et de sa dignité est reconnu par l’article 6 de la Loi n°2010-44 portant gestion de l’eau en République du Bénin. Pour ce faire, il faut relever certains défis en conclure Michael Gomé. Au nombre de ses défis il mentionne l’atteinte du point 6 des Objectifs du développement durable (Odd) qui vise à « garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement, et assurer une gestion durable des ressources en eau». En termes de défis, il faut, informe le journaliste, rendre disponible l’eau potable 24h /24 et 7j/7, clarifier le dossier Ppea 2 et situer les responsabilités en vue de donner des signaux clairs du désir de bonne gouvernance et payer les prestataires qui attendent d’être remboursés dans le cadre de ce programme
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