Carte universitaire au Bénin : Députés et Osc de l’Ouémé s’en remettent à Houngbédji

La nouvelle carte universitaire proposée par le régime du nouveau départ suscite toujours de vives polémiques. C’est au tour des acteurs des Organisations de la société civile (Osc) et des députés de lever le ton.

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C’est pour cette raison qu’ils sont allés s’en remettre à l’arbitrage du président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji. C’est à la faveur d’une audience qu’il a accordée hier à ces acteurs de la société civile et des députés des 15ème, 19ème, 20ème, 21ème et 22ème circonscriptions électorales. Cette audience fait suite, à plusieurs réunions tenues entre ces acteurs de la société civile et les députés.

Ils entendent dire de vive voix au président de l’Assemblée nationale, leur mécontentement. Ces derniers ont tenu des propos très acerbes contre le gouvernement du nouveau départ à propos de cette nouvelle carte universitaire. Sur un ton ferme, aussi bien le  Professeur Djidjoho Padonou, au nom de la société civile et le député Jean-Michel Abimbola au nom des parlementaires, ont déclaré qu’ils sont confus par rapport à la nouvelle carte universitaire qui ne tiendrait aucunement compte du travail scientifique et techniques qui avait été fait au préalable et qui a conduit à la création de l’Université d’Agriculture de Kétou (Uak) et à la création de l’Université de Porto-Novo (Upn)

Propos recueillis au terme de l’audience

Prof Djidjoho Padonou, Porte-parole de la société civile : «…Il s’agit uniquement et essentiellement de la carte universitaire qui est proposée aux Béninois. Voilà l’objet de notre visite au président de l’Assemblée nationale. Nous sommes écœurés par ce qu’on nous propose comme carte universitaire. Nous sommes venus dire au deuxième personnage de notre pays que cette carte universitaire peut provoquer la césure nationale ; c’est-à-dire faire jeter le sang de la Nation. Elle n’existe pas complètement. Mais quand toute une région sent qu’on ne lui accorde pas la place qu’il faut dans le concert de la Nation, je crois que cette région  se sent écartée. Il y a eu des velléités et il faut oser le dire. Des gens ont pensé que cette région pourrait se retirer du Bénin (…) Nous sommes venus en parler au président de l’Assemblée nationale et lui dire quelles sont nos amertumes et les risques qu’on encourt en continuant dans cette direction. La situation qui est faite à la ville de Porto-Novo est importante. Mais celle qui est faite à la ville de Kétou est aussi importante. Je dois d’abord dire que par rapport à Porto-Novo, Capitale constitutionnelle du Bénin, on doit tout faire pour qu’elle ait une université à part entière et pluridisciplinaire. Deuxièmement, Kétou n’a pas été choisi au hasard. Il y a eu des études, des vues aériennes et des repérages Gps pour déterminer la région où l’agriculture peut se développer. Kétou est à côté de l’Institut international d’agriculture tropicale à Ibadan au Nigeria. Le Nigeria, par le biais des autorités de Ogun State se proposent d’aider au développement de cette université. Alors, nous voulons savoir les cadres de ce pays qui ont concocté cette nouvelle carte universitaire ? Plus grave, c’est que l’Institut de mathématiques et de sciences physiques (Imsp) qui est un fleuron au plan universitaire et reconnu au plan international comme un centre de recherche est rattaché à Abomey. Ça nous paraît être une contorsion d’esprit qu’on ne s’explique pas. Il faut donc qu’on nous explique comment ça s’est passé »

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Député Jean-Michel Abimbola, Porte-parole des parlementaires : «…Le Professeur Djidjoho Padonou vient de vous faire part de la réaction de la société civile des départements de l’Ouémé et du plateau et même au-delà. Il n’y a pas de mandat impératif. Les députés concernés directement par la situation de la nouvelle carte universitaire sont ceux des 15ème, 19ème, 20ème, 21ème  et 22ème  circonscriptions électorales. Ça fait un nombre important de députés. Nous sommes pratiquement une vingtaine de députés. Tous ces députés ont discuté avec leurs électeurs et la société civile. Nous comprenons effectivement la réaction de la société civile qui s’insurge contre la nouvelle carte universitaire proposée par  le gouvernement. Nous avons invité la société civile au calme, à l’apaisement, au dialogue et à la concertation avec l’Exécutif. Nous nous proposons de discuter avec le gouvernement ; afin que le gouvernement puisse comprendre les conséquences qui n’avaient pas été soupçonnées. Je voudrais vous dire que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Je ne doute pas un seul instant des bonnes intentions du gouvernement. Je voudrais également conclure en disant « Errare humanum est, perseverare diabolicum ». Donc, nous ne voudrions pas que le diable rentre dans nos affaires. Nous voudrions que le gouvernement puisse comprendre que les populations réagissent d’une certaine façon et qu’il y a peut-être quelque chose à faire pour améliorer puisque l’objectif c’est la qualité de l’enseignement au Bénin et la bonne utilisation des ressources publiques. Nous pouvons y arriver sans mettre à mal l’unité nationale, sans mettre à mal la concorde qu’il y a dans notre pays et sans mettre à mal tout ce qui a été fait dans un passé récent. Personne ne détient la vérité. Il est bon de discuter et de dialoguer… »

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