Mandat unique au Bénin: Talon attendu de pied ferme par les Fcbe

Maintenir le double mandat présidentiel ou aller à un mandat unique ? C’est la principale question au cœur des réformes politiques et institutionnelles lancés par le président Patrice Talon. Comptant 29 députés, qui forment une majorité de blocage à l’Assemblée, les Fcbe sont opposés au mandat unique.

Publicité

Ils sont contre le mandat unique, les Fcbe. Conformément à ses engagements de campagne, le chef de l’Etat a, un mois après sa prise de fonction, lancé un vaste chantier de réformes politiques et institutionnelles pour donner un nouveau souffle à la démocratie béninoise.  A cet effet, il a installé une commission politico-technique de 35 membres ayant pour mission de lui faire des propositions de réformes dans l’esprit de la conférence nationale de février 1990. Dirigée par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Joseph Djogbénou, la commission a officiellement déposé son rapport au chef de l’Etat le 28 juin dernier. Intitulé «un nouveau pacte démocratique», le document contient les avis des commissaires sur différentes questions majeures comme le système électoral, le système partisan, le pouvoir judiciaire, la Haute cour de justice, le fonctionnement de l’exécutif et le mandat présidentiel.  Sur le mandat unique, les avis des membres de la commission sont restés partagés. L’ambition du chef de l’Etat est de faire passer le mandat présidentiel du quinquennat renouvelable une fois à un mandat unique.  Cette réforme qui fait débat dans l’opinion divise la classe politique. S’il y a une formation politique sur laquelle le chef de l’Etat devrait le moins compter, c’est bien les Forces Cauris pour un Bénin émergent (Fcbe).  La famille politique de l’ancien président de la république, Thomas Boni Yayi, ennemi intime de l’actuel, Patrice Talon, est opposée au mandat unique. Amos Elegbé, conseiller aux affaires de l’ex-Chef d’Etat, personnalité très influente des Fcbe l’a fait savoir en mai dernier au sortir d’une audience avec la Commission Djogbénou, qui recueillait l’avis des principales forces politiques. «Nous ne sommes pas favorables au mandat unique», avait indiqué Amos Elegbè.  

Lire Valentin Djénontin sur les réformes politiques et institutionnelles : « Pour nous, c’est non »

Fcbe: majorité de blocage au Parlement

La position de l’Alliance a été rappelée par le député Valentin Djènontin, jeudi dernier sur radio hémicycle. « Aujourd’hui, la question du mandat unique. C’est clair et net qu’au niveau des Fcbe, nous on n’est pas d’accord (…). Pour nous c’est non », a martelé l’ancien ministre de l’Economie maritime et de la Justice de Boni Yayi. L’ensemble des réformes institutionnelles annoncées implique une révision de la Constitution.  Dans ses sorties médiatiques du 31 juillet et du 1er aout derniers, le président Patrice Talon a levé un coin de voile sur la procédure d’adoption de ses réformes. L’ancien roi du coton veut d’abord prendre l’avis du peuple par voie référendaire avant de saisir le Parlement. Sa déclaration, a cet effet, a surpris plus d’un. Ce qu’il envisage n’étant nullement prévu dans les procédures de réformes constitutionnelles définies par la Loi fondamentale elle-même. «Cette démarche pose problème, parce que nous sommes dans un processus de révision de la Constitution », a commenté le député de la 6me circonscription électorale dans un entrentien transcrit par nos confrères du quotidien » Fraternité ». Démontrant que le plan Talon est problématique au regard des dispositions des articles 154, 155 et 156 de la Constitution. «J’ai suivi le président lors de son émission à bâtons rompus. Ce qui se dégageait, c’est comme si le président veut faire un passage en force», a-t-il fait remarquer.  Avant d’affirmer qu’à l’Assemblée, avec 29 députés, les Fcbe constituent une majorité de blocage ; «rien ne peut se décider aujourd’hui à l’Assemblée nationale sans les Fcbe ». Avec la «cohésion certaine» en leur sein et toujours prêts à défendre le régime Yayi, ces élus parlementaires Fcbe se sont déjà fait entendre à deux reprises. Notamment, selon Djènontin, lors de l’élection d’un nouveau 2ème Secrétaire parlementaire et de la désignation  des représentants de l’Assemblée à la Haute Cour de Justice. Et il devrait en être ainsi pour les réformes politiques et institutionnelles du Nouveau Départ dont le mandat unique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité