Bénin : La «Nuit des contes» dans 25 villes ce dimanche pour célébrer le patrimoine immatériel

L’Association «Mémoires d’Afrique» a lancé, par une conférence inaugurale sur le thème «Perspectives de l’économie créative au Bénin: regards sur notre patrimoine immatériel» mercredi 10 août dernier au siège du Fitheb à Cotonou, les activités de l’édition 2016 de la ‘’Nuit des contes’’ et de la Journée nationale du patrimoine immatériel qui se célèbrent dimanche prochain dans 25 localités retenues sur toute l’étendue du territoire national.

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Les contes et légendes à l’honneur dimanche 14 août prochain au Bénin. L’Association «Mémoires d’Afrique» célèbrent ce dimanche, la 11ème édition de la ‘’Nuit des contes’’ et la 7ème de la Journée nationale du patrimoine immatériel dont les activités ont été lancés mercredi à la faveur d’une conférence de presse au siège du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) à Cotonou.

Selon l’agenda exposé par le Président de Mémoires d’Afrique, Géraldo Gomez, la Journée nationale du patrimoine immatériel sera lancée dans la matinée au Centre des arts et cultures à Godomey avant que le soir à partir de 19h, l’association ne déploie des équipes dans 25 villes du Bénin qui vont vivre simultanément la «Nuit des contes».

Les villes visées sont, Cotonou, Porto-Novo, Kétou, Dangbo, Sakété, Bohicon, Savalou, Dassa-Zoumè, Tchaourou, Parakou, Nikki, Djougou, Natitingou, Abomey-Calavi, Abomey, N’Dali, Kandi, Malanville, Banikoara, Ouidah, Kpomassè, Tori, Gadomè, Lokossa et Possotomè. Il s’agit de continuer à faire vivre les traditions orales du Bénin et d’Afrique en général afin que les jeunes générations se les approprient, à en croire le Président de Mémoires d’Afrique. Pour rappel, il confie que l’Association Mémoires d’Afrique a été fondée en 1998 par le père Israël Mensah avec l’appui de Mgr I. de Souza, pour la préservation et la promotion des cultures africaines.

Elle travaille, d’après le Président, à fixer par écrit le riche patrimoine oral que constitue les contes et légendes mais qui malheureusement sont menacées de disparition, faute de transcription. C’est dans ce sens que l’association après ses collections a édité déjà trois ouvrages à savoir « Contes et légendes du Bénin » aux éditions Karthala, « La femme panthère et autres contes du Bénin », chez Gallimard jeunesse et « Contes croisés quand l’Afrique et l’Europe se répondent » toujours avec Gallimard. A noter qu’elle travaille actuellement pour, entre autres, la formation des enseignants dans la perspective de l’introduction des contes dans les programmes scolaires

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Comment booster l’économie à partir du patrimoine immatériel ?

La conférence de presse de lancement de ces deux événements a été marquée par une communication sur le thème « Perspectives de l’économie créative au Bénin : regards sur notre patrimoine immatériel». Elle a été co-animée par William Codjo, Secrétaire général de Artéral Network basé en Afrique du Sud, et Alougbine Dine, promoteur de l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb).

D’après le premier communicateur, l’économie créative est une notion nouvelle qui a pris son essor dans les années 2000. Il s’agit d’économie basée sur le talent, la propriété intellectuelle. Dans le cas d’espèce, le communicateur souligne qu’il est question de savoir comment le patrimoine immatériel peut alimenter la créativité et générer de l’économie. A propos, le Bénin, soutient-il, « est dépositaire d’un patrimoine très riche, et a plusieurs possibilités pour que son économie créatrice se nourrisse du patrimoine immatériel comme au Nigéria par exemple.» Se rappelant de la période révolutionnaire au Bénin et du beau vieux temps spécifiquement dans le domaine du théâtre dans ce pays, Alougbine Dine affirme : « Le socle de la créativité au Bénin depuis fort longtemps a été notre patrimoine».

Mais ce théâtre a commencé une chute avec la volonté singulière de produire pour l’extérieur. «On créait pour les autres et non pour nos populations ; c’est ce qui a tué le théâtre et son économie » regrette l’homme de scène. Ceci, s’explique selon William Codjo, par le fait que ces acteurs n’assument pas ce qu’ils sont. «Nous avons des valeurs mais nous les trouvons rétrogrades ; nous avons honte de ça.» explique-t-il. A ces raisons, le Directeur de l’Eitb ajoute le manque de ressources humaines de qualité, le défaut de professionnalisation, la mauvaise organisation dans le peu d’événements artistiques et culturels dans le pays, etc. «Nous ne sommes pas assez organisé» dira le président de Mémoires d’Afrique.

Que faire ?

Pour  corriger ce tableau et enclencher une réelle économie créative à partir du patrimoine immatériel, le Secrétaire général de Artéral Network, insiste qu’il faudra faire l’inventaire des savoir-faire traditionnels du Bénin. Et c’est, à ses dires, une mission du ministère de la culture qui doit mettre en place une commission spécialisée pour aussi réfléchir sur comment exploiter tel ou tel aspect afin de générer des ressources pour le pays. Pour Alougbine Dine, l’urgence, c’est à un niveau plus bas. «C’est remettre les arts de la scène dans les programmes scolaires, toucher nos enfants à l’âge où leur intelligence commence par se développer, où on peut encore leur inculquer des valeurs» conseille-t-il.

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