Le Bénin a été humilié au stade de 26 mars de Bamako par le Mali (2-5) lors de la dernière journée des éliminatoires de la Can 2017. Cette défaite qui consacre l’élimination du pays est bien la résultante du niveau de notre football et de la valeur des dirigeants aussi bien que des joueurs.
Les Ecureuils du Bénin sont condamnés à suivre la Can Gabon 2017 à la maison. Ils ont reçu une déculottée (2-5) qui rappelle que cette équipe n’a pas encore la capacité de répondre quand l’enjeu est de taille. Pourtant, la qualification leur tendait la main. La veille de ce match, deux concurrents pour les tickets de meilleurs deuxièmes, la Centrafrique et le Cap Vert ont été écartés. L’Ouganda ayant pris l’une des deux places réservées aux meilleurs deuxièmes, il fallait pour les Ecureuils du Bénin un match nul ou une courte défaite pour prendre la seconde place qui permet maintenant au Togo d’être au Gabon en janvier 2017. Donc dans un match où il fallait, au pire des cas, encaisser le moins de buts possibles, le Bénin a été littéralement surclassé (2-5) par un adversaire qui été largement à sa portée. Et de quelle manière? Alors que le Mali était déjà qualifié avant cette rencontre, c’est l’équipe malienne qui, dès le coup d’envoi a présenté le visage d’une équipe qui court derrière une qualification. Dans le discours d’avant match, l’engagement et l’envie des joueurs, la tactique, le Bénin a montré beaucoup de carence.
On a vendu du vent
Tous les amoureux du football ont été étonnés de voir l’équipe béninoise aussi amorphe dans un match au terme duquel se trouve la qualification à une 4è Can de son histoire. On a vu des joueurs qui ont passé les 90 minutes de jeu comme des « spectateurs joyeux » qui accompagnaient l’adversaire dans ses actions. Voir Djiman Koukou et Bello Babatundé sans la moindre agressivité, escorter presque l’adversaire, lui permettant de faire ce qu’il veut quand il le veut, est assez pathétique. Mais, les joueurs ne portent pas seuls, la responsabilité de cette humiliation de Bamako. C’est aussi la faute de ceux qui se croient tout puissants, jouant sur leurs entrées à la Caf et à la Fifa pour faire chanter les responsables en charge du sport au Bénin. Ils ont vendu du vent à tout le monde, y compris aux joueurs en faisant croire que le match était joué d’avance, que le Bénin était déjà qualifié et que la rencontre du jour, décisive pour la qualification n’était qu’une formalité à remplir. Donc, on a donné trop d’assurance aux joueurs au point qu’ils ont joué sans grande conviction. Et c’est quand l’équipe a encaissé le premier but au bout 18 minutes de jeu, qu’elle s’est rendue à l’évidence que la partie ne serait aussi facile . Et les Maliens ont vite fait de tuer le match en mettant deux autres buts en moins de 15 minutes. Dès lors, il est difficile pour ces joueurs de refaire surface car, un match se prépare aussi psychologiquement.
Faute professionnelle
Si on est d’accord que des dirigeants du bureau à polémique de la Fédération béninois de football (Fbf), ont tenu de mauvais discours aux joueurs et doivent porter une grande responsabilité, il faut aussi que les joueurs assument leur part de responsabilité. Ils ont commis une faute professionnelle individuellement et collectivement. Car, à ce niveau, il n’est pas admissible qu’ils se comportent comme ils l’ont fait dimanche dernier. Ils n’ont pas défendu le drapeau béninois. On a vu des joueurs, à quelques deux ou trois exceptions près, sans agressivité, sans envie, sans repère. A aucun moment de cette rencontre, les joueurs béninois n’ont montré qu’ils étaient là pour arracher une qualification. Au contraire, se sont les Aigles du Mali qui ont étalé le visage qu’on attend d’une équipe qui joue sa survie sur un match. Les bourdes de Fabien Farnolle sont inadmissibles même si de grands gardiens ont montré pire. Il est à blâmer avec sa défense dépassée à tout point de vue: dans l’engagement, dans la combativité, dans l’anticipation, dans la fraîcheur physique. Que dire du rapport de taille? Au milieu, on a revu toute la palette de tares que traîne Djiman Koukou depuis ses débuts en équipe nationale. Il n’est pas un bon relanceur de balle ni sur les traces de bon visionnaire de jeu en devenir, mais dans la récupération, il est retombé dans ses travers. A ces côtés, Bello Babatoundé n’a rien fait pour apporter du tonus à ce milieu de terrain. Il a été inexistant. Si Mounier pour sa première titularisation n’a effectué aucun tir, son apport dans la construction du jeu et dans les tâches défensives n’est certainement pas passé inaperçu. Pour sa part, Jodel Dossou a été incapable du moindre débordement. Il a disparu du jeu sans jamais refaire surface jusqu’à sa sortie. C’est dire que toute l’équipe était, dimanche dernier à la peine, et même les efforts du capitaine Sessegnon de sonner la révolte n’ont pas suffit.
Tchomogo assez limité
Quand une équipe est autant dans le gouffre, on s’attend à voir son entraîneur l’aider à bien reprendre. Au stade de 26 mars de Bamako le dimanche 4 septembre dernier, Oumar Tchomogo n’a rien fait pour aider son équipe. Tout le monde est d’accord que la comparaison entre Alain Giresse (entraineur du Mali) et Oumar Tchomogo ne mérite pas d’être faite. Alors, on comprend que tactiquement, ce soit deux mondes différents. Oumar Tchomogo n’a jamais trouvé la solution pour que son équipe arrive à empêcher les Maliens de balancer de longs ballons. Il n’a pas réussi non plus à les empêcher de jouer les corners sur la tête des joueurs de grand gabarit toujours placés hors des six mètres de Farnolle qui est tout aussi imposant de taille. Quand Koukou Djiman était dépassé et que Bello n’était là que pour gonfler le nombre, il n’a pas cherché à replacer Jordan dans l’axe et mettre un latéral droit de métier sur le terrain alors qu’il y avait deux sur son banc de touche (Nana Badarou et Richard Bakary). Il lui a paru normal de sortir Gounongbé, plus menaçant dans la défense malienne, pour faire rentrer Poté, qui n’a rien apporté à l’équipe. A titre de comparaison, Alain Giresse l’entraineur du Onze malien a judicieusement lancé le jeune Moussa Doumbia à la 76è minute qui a malmèné Adéoti et toute la défense béninoise avant de battre Farnolle pour le cinquième but du Mali à la 85è minute. Dans une rencontre où il fallait sauver juste le match nul, Oumar Tchomogo a étalé toutes ses limites en alignant deux attaquants d’entrée. Avant le match, au cours du match, sur la pelouse comme sur le banc, le Bénin est passé totalement à côté de son sujet. Tchomogo doit aller faire ses classes pour devenir un ‘’vrai’’ entraîneur et le Bénin doit apprendre à sauver le plus important dans un match où il joue sa survie
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