Allaitement maternel exclusif (Ame) : De quoi sauver des milliers d’enfants à zéro franc

Autour du thème «Allaitement maternel : clé du développement durable», la semaine mondiale de l’allaitement maternel célébrée chaque année du 1er au 7 août au plan mondial, a eu lieu depuis mardi au Bénin, C’est pour sensibiliser la population béninoise sur la pratique de l’allaitement maternel notamment exclusif dont le taux est peu satisfaisant au Bénin alors qu’elle pourrait sauver ces milliers de nouveau-nés qui perdent la vie chaque année.

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L’enquête Multiple indicateur Cluser Survey menée en 2014 (Mics, 2014) indique que seuls quatre nourrissons sur 10 ont été exclusivement allaités au Bénin, soit un taux de 41,4%. Et ce, avec des disparités qui s’observent d’un département à un autre. 52,1% dans l’Ouémé, 51,6% dans le Couffo, 29,8% dans le Mono, etc. Ce faible taux de l’allaitement maternel surtout celui exclusif pour les six premiers mois de vie du nouveau-né constitue l’un des facteurs majeurs de la mortalité infantile au Bénin. L’Augmentation à 67% du taux de mortalité infantile en 2014 selon cette étude est attribuable à la baisse de la pratique de l’Allaitement maternel exclusif (Ame), rapporte Jeannine Agbo-Monlemey Lawani, sage-femme spécialiste en nutrition-diététique en fonction à la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme).

«Au Bénin, deux enfants âgés de 0 à 28 jours meurent chaque heure» regrette Dr Claudes Kamenga, représentant résident de l’Unicef au Bénin, dans une interview qu’il a accordée au quotidien du service public ‘’La Nation’’. A ses dires, les estimations mondiales montrent que « environ 77 millions de nouveau-nés dans le monde, soit un nouveau-né sur deux ne sont pas mis au sein dans la première heure de leur vie». Ce qui, d’après les explications du médecin, augmente les risques de décès de ces nourrissons.

«Plus l’allaitement maternel est retardé, plus le risque de décès durant le premier mois de la vie est élevé. Retarder l’allaitement maternel de deux à vingt-trois heures après la naissance augmente de 40% le risque de décès des nourrissons. Le retard de 24 heures voire plus augmente ce risque de 80%.», explique-t-il et ajoute : «L’allaitement dès les premières heures de la vie est de nature à renforcer l’immunité du nouveau-né.»

Protège l’enfant et sa mère

C’est dire que l’allaitement maternel est un des moyens efficaces et indispensables pour sauver la vie des nouveau-nés. «Plus de 800.000 vies peuvent être sauvées chaque année si les mères observaient la pratique de l’allaitement maternelle», soutient le ministre béninois de la santé Alassane Seïdou. En effet, explique Jeannine Agbo-Monlemey Lawani, «l’allaitement apporte beaucoup d’anticorps à l’enfant pour lutter contre beaucoup de maladies telles que les maladies infectieuses, les maladies respiratoires, etc.» «L’allaitement maternel favorise une bonne croissance de l’enfant parce que cela contient des éléments nutritifs assez pertinents et très bons qui favorisent la bonne croissance de l’enfant», ajoute la sage femme. «Le lait contient tout les nutriments et anticorps nécessaires au bon développement de l’enfant. Aucune autre nourriture ne peut remplacer les bienfaits du lait maternel» renchérit le représentant résident de l’Unicef au Bénin. «Le lait maternel est l’aliment le plus riche pour le bébé», dira son confrère, représentant résident de l’Oms au Bénin, Dr Pierre Mpelé Kilébou. Mais au-delà de l’enfant, la pratique de l’allaitement maternel est aussi bénéfique pour la mère, selon la sage femme Jeannine Agbo-Monlemey Lawani. «La maman qui allaite dès les premières heures à la maternité a le privilège  d’avoir une bonne rétraction de l’utérus automatiquement. D’autres avantages relatifs à la maman est que l’allaitement maternel réduit le risque d’avoir le cancer du sein, le cancer de l’ovaire…» indique-t-elle.

Sans coût de production et accessible à tous

Tous ces avantages, sont à zéro franc. Cela ne nécessite aucun coût de production et est accessible à tous les enfants quelle que soit leur condition socioprofessionnelle, soutient le ministre Alassane Seïdou. C’est «la plus efficace et la plus économique des interventions sanitaires à l’intention des femmes et des nouveau-nés et dont les effets bénéfiques persistent tout le long de leur vie et leur assurent un développement harmonieux», a-t-il défendu lors du lancement officiel de la semaine de l’allaitement maternel au Bénin, mardi 4 octobre dernier à Lobogo dans la commune du Mono. Dans le même sens et avec quelques exemples concrets Jeannine Agbo-Monlemey Lawani confie : « Amener 4000 ou 5000 F au niveau de la pharmacie pour acheter des laits ou des substituts du lait maternel, cela fait perdre énormément d’argent à la famille. La famille peut garder et économiser ces sous de lait ou de substitut de lait maternel pour donner à manger aux membres de la famille ou assurer les soins à l’enfant. L’achat des laits pollue également l’environnement par des boîtes qui les contiennent.»

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