Dans un entretien télévisé diffusé sur les chaînes françaises, le président français François Hollande s’est penché sur l’actualité nationale et internationale. Il a été question de l’élection de Donald Trump aux USA, de la guerre en Syrie, de ses rapports avec Vladimir Poutine, mais aussi de l’état d’urgence en France.
Ci-dessous les grandes lignes de ses déclarations.
Sur l’élection de Donald Trump : Donald Trump a été élu c’est un fait. Il a eu des positions dans la campagne qui ont beaucoup troublé. Le coup de téléphone visait à apaiser ce qui devrait être. La France qui a une longue amitié avec les USA, veut une coopération avec le président américain. (…) Mais le président américain ne décide pas tout seul; il y’a le congrès, et d’autres structures qui n’ont pas forcément les mêmes objectifs que le président américain.
Concernant l’échange téléphonique avec M. Trump : Nous avons convenu qu’il fallait poursuivre la discussion. Un point clair, la lutte contre le terrorisme devrait être un objectif.
Concernant le changement climatique : L’accord de Paris est irréversible sur le plan juridique. Si les Etats-Unis voulaient s’en dégager, y’aura une procédure. Si ils décident de ne pas respecter les engagements, ce serait très mauvais pour la planète et pour les Etats-Unis eux-mêmes.
Sur les sanctions imposées à la Russie : Si les accords de Minsk sont mis en oeuvre, les sanctions seront levées. S’il y’a des obstacles, les sanctions seront poursuivies. Bien sûr que nous voulons travailler avec les Etats-Unis. Je ne choisis pas, j’ai affaire avec les dirigeants élus démocratiquement, et même ceux qui ne le sont pas. Oui il y’a des interrogations qui doivent être levées (concernant le rapprochement Trump – Poutine). La France est capable de prendre ses décisions par elle-même.
Concernant l’OTAN et la Syrie : Durant le mandat qui est le mien, j’ai augmenté les crédits de la défense. Quelque soit le président élu aux USA, l’Europe est face à sa responsabilité, nous devons prendre en charge notre défense. Si les russes (et Donald Trump) pensent que c’est avec le maintien de Bachar qu’on trouvera une solution en Syrie, ils se trompent. Nous devons trouver une solution politique pour lutter contre Daesh.
Sur les français terroristes en Syrie et en Irak : il y’a à peu près 220 djihadistes français ou résidents qui sont morts et à peu près 600 qui peuvent revenir. Grâce aux services de renseignement, nous arrivons à appréhender ceux qui reviennent. Des jeunes femmes qui ont été entraînées là-bas par leurs conjoints et qui sont revenues ont été appréhendées et présentées à la justice.
Etat d’urgence: Dès lors que la menace existe, (tant que nous sommes en guerre, qu’on frappe en Syrie, au Mali), le gouvernement m’a fait la proposition de prolonger l’Etat d’urgence. Je veux la prolonger jusqu’à l’élection présidentielle.
Sur la montée du populisme symbolisée par l’élection de Donald Trump et le Brexit: Cette tentation elle existe dans tous les pays européens ou développés. Elle existe en France. (…) Le Front national voudrait que les français se ferment sur eux-mêmes. Je ne dis pas qu’il ne faudrait pas contrôler les frontières. Mais nous avons intérêt à pouvoir jouer notre rôle dans le monde, que nous puissions être les meilleurs, que notre culture puisse être portée partout dans le monde. Je refuse cette solution du protectionnisme et de la peur de l’autre.
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