Selon maître Alao, la Cour a bien fait d’invalider cette loi qui n’est rien d’autre qu’un chevauchementJuste au lendemain de la décision de la Cour Constitutionnelle portant invalidation de la loi sur les collaborateurs extérieurs voté le 15 avril au parlement, Me Alao procède à une lecture et approuve cette annulation.
Adoptée à l’unanimité des députés, la loi sur les collaborateurs externes a été annulée 4 jours après par la Cour Constitutionnelle. Selon Me Alao, la Cour a bien fait d’invalider cette loi qui n’est rien d’autre qu’un chevauchement.
Pour rappel, la loi invalidée  consiste à confier des postes inoccupés à des personnes désireuses à travers des contrats à durée déterminée pour assurer le service public.
Une intention cachée
En effet, cette loi vient comme une juxtaposition par rapport à une décision antérieure contenue dans le statut général des travailleurs. Il explique que la décision précédente a déjà pris en compte le sujet du recrutement des collaborateurs extérieurs.
Me Alao note également qu’il y a une intention malsaine derrière l’adoption de cette loi, malgré l’existence d’une disposition ayant déjà pris en compte la question.
« Pourquoi voter une loi pareille s’il n’y pas une intention cachée pour ne pas opérer dans le cadre de ce qui était déjà prévu dans le statut général ? », se demande-t-il.
Me Alao s’étonne d’ailleurs qu’une telle loi soit proposée par des juristes.
Une loi qui empêche la traçabilité des salaires
Il fait remarquer que le parlement a voté, dans l’intervalle de quelques mois seulement, deux lois qui se chevauchent, sans s’en rendre compte. Ce qui confirme qu’il y a intérêt pour certains de proposer et de faire voter une autre loi sur le recrutement des collaborateurs extérieurs.
Sans faire économie de vérité, il révèle que cette nouvelle loi vise à empêcher la traçabilité de la rémunération de ces collaborateurs. C’est-à -dire, la loi invalidée prévoyait le recours à des agences de travail temporaire qui ne permet pas de connaitre le salaire exact du collaborateur.
« Les recrutements par les agences de travail temporaire sont les meilleures façons de  cacher le réel salaire des gens. Et c’est ce qui permet toutes les grosses malversations », se justifie-t-il.
Corruption ?
Me Alao félicite la cour constitutionnelle pour avoir trouvé juste que ce double emploi est inadmissible. Sur ce, l’annulation de cette loi par la cour interpelle les députés.
« Ça doit donner de leçon aux députés qui disent qu’il n’y a aucun phénomène de corruption à l’assemblée nationale. Ça va les obliger à faire désormais attention pour ne pas être décriés en votant ces lois liberticides ».
Cette loi, si elle n’était pas annulée, « elle assassine notre démocratie », ajoute-t-il.
Les décisions de la cour sont sans recours
Déjà , deux à trois lois rejetées, l’homme de droit affirme que le gouvernement doit se plier aux décisions de la cour. Faire le contraire serait considéré comme parjure. Il confirme : « Si le gouvernement ne se plie pas et que ça devient important, ça peut engager la responsabilité de ceux qui ne respectent pas ces décisions de la cour constitutionnelle et on va se rapprocher de ce qu’on appelle « la haute trahison » ».
Plus grave le non respect des décisions de la cour par le gouvernement peut provoquer la remise en cause du président de la République.
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