Vives altercations verbales, écarts de langages entre députés, c’est dans cette ambiance viciée que les députés de la 7è législature ont conduit les débats hier à l’hémicycleLes débats ont été très houleux hier au palais des gouverneurs à propos du premier rapport sur le projet de loi portant modification de la constitution. C’est à cette occasion que la présidente Rosine Vieyra Soglo a fait une déclaration incendiaire qui a fait déborder le vase.
Elle a affirmé hier à l’hémicycle que les députés ont reçu de l’argent pour faire voter ce rapport. Ce que d’autres collègues députés n’ont pas digéré. Finalement, elle a été l’objet d’attaques de la part de certains collègues. Vives altercations verbales, écarts de langages entre députés, c’est dans cette ambiance viciée que les députés de la 7è législature ont conduit les débats hier à l’hémicycle en présence du gouvernement, représenté par le garde des sceaux, ministre de la justice et de la législation.
« …Je crois que j’ai envoyé un texte à mes collègues que le texte en l’état n’était pas pour moi acceptable. Le candidat Talon, pendant la campagne électorale a dit, si j’étais élu président et si j’essaye de réviser la constitution, je ne ferai pas le référendum… Moi je pense que seuls les imbéciles ne changent pas. Une fois en situation, le président Talon s’est rendu compte que, aller au référendum n’était pas si facile que ça, pour plusieurs raisons… amendement ou pas amendement, pour moi c’est une réécriture, il faut dire les choses par leur nom, nous ne sommes plus des enfants. Pour moi Rosine Vieyra Soglo, c’est une nouvelle écriture de notre constitution, ce n’est pas une révision de la constitution quand on touche plus d’une quarantaine de dispositions. C’est mon point de vue. Le contrôle du gouvernement, on nous l’enlève. Vous n’avez pas lu le texte de révision de la constitution, le président lui seul peut ratifier tous les accords sans nous. Aujourd’hui, on nous écarte purement et simplement et vous acceptez ça, de disparaitre pour être un parlement godillot, une chambre introuvable. Tout ça à cause de l’achat massif des consciences, et vous rapportez n’importe quoi ici. Tant que moi je serai là, çà ne passera pas comme ça ici. Ce que les collègues ne savent pas c’est que le peuple est souverain… Un achat massif des consciences, je comprends que c’est ça qui prend le dessus, pour corrompre et voter. Les quelques millions que nous avons reçus, alors taisons-nous et votons et n’en parlons plus. Je ne peux pas mentir, j’ai reçu de l’argent, vous n’allez pas me dire le contraire. Je suis prête à voter la constitution mais pour le moment c’est Non ». C’est du moins les propos de la présidente Rosine Vieyra Soglo.
Fondation ratée, plat empoisonné
Quant à l’honorable Guy Mitokpè, c’est une situation éprouvante et cela dénote de la qualité de notre démocratie.
« Quel droit a un locataire d’une maison de modifier la fondation de la maison sans le consentement du propriétaire de cette maison ? » s’interroge t-il.
Ce dernier n’a pas manqué d’attaquer la forme du document pour dire que « la fondation est ratée et que c’est un plat empoisonné». Mais certains députés n’ont pas reçu favorablement ces déclarations. D’avis contraire, ces députés sont allés à la charge. Ils se disent peinés par l’ambiance entretenue dans l’opinion publique, ambiance faite d’intoxication, de manipulation et conduisant à la vilipandation des députés. C’est le cas des députés Augustin Ahouanvoébla, André Okounlola, Rachidi Gbadamassi, Benoit Dègla, Antoine Kolawolé Idji, Jean-Michel Abimbola et d’autres.
Ils estiment que le premier rapport peut-être voté en l’état afin de permettre que les débats se poursuivent dans le but d’examiner les amendements voulus par leurs mandants. C’est dans cette ambiance de suspicion que les débats ont été menés. L’ambiance était tellement surchauffée et a failli dégénérer. Il a fallu l’intervention spontanée du président de séance, Me Adrien Houngbédji, pour suspendre manu militari la séance. Il a demandé une réunion de la conférence des présidents pour harmoniser les points de vue, et poursuivre les discussions sur de nouvelles bases plus apaisées.
Mais à la reprise, le président de l’Assemblée nationale a suggéré que le rapport soit mis au vote. Ainsi, au terme du vote, 60 députés ont voté pour a recevabilité, 22 ont opposé leur voix et il y a eu 01 abstention. Au terme de ce processus, le président Adrien Houngbédji déclare que la prise en considération de ce rapport est rejetée. « L’Assemblée nationale a rejeté la prise en considération » déclare le président Houngbédji. La copie sera alors renvoyée au chef de l’Etat
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