Dans un entretien réalisé dans le cadre de l’an 1 de son entrée en fonction, le président béninois Patrice Talon, est longuement revenu sur son projet de révision constitutionnelle qui a foiré à l’Assemblée Nationale.
Révision de la Constitution, Patrice Talon ne veut plus en parler. Il tourne la page. Le chef d’Etat béninois l’a martelé ce samedi 08 avril. C’était lors d’un entretien télévisé réalisé dans le cadre du premier anniversaire de son avènement au pouvoir. En renonçant à la réforme constitutionnelle, thème phare de sa campagne et priorité de son mandat, le président Talon lève le voile sur sa posture après le rejet de son projet par le Parlement.
Soumis à l’approbation de la plénière de l’Assemblée Nationale mardi 04 avril dernier, le projet n’a pas recueilli le nombre de voix nécessaires pour passer l’étape de prise en considération. Le vote de la recevabilité s’est soldé par 60 voix pour, 22 voix contre et 1 abstention. Pourtant, à cette étape, le projet devrait être adopté par au moins 3/4 des membres du Parlement, soit 63 députés, selon la constitution. « J’ai consulté tout le monde au plan politique. J’ai fait des ajustements, j’ai tenu compte de la volonté des uns et des autres pour que cela soit vraiment l’objet d’un consensus », a rappelé le président Patrice Talon.
« J’ai introduit le projet au Parlement sachant qu’il y avait des réticences, a-t-il avoué. Pas des réticences rationnelles, mais c’est des réticences de principes politiques. Mais je ne pensais pas que je n’aurais pas pu recueillir la majorité nécessaire. Ça, j’ai été surpris ».
Cette surprise du gouvernement, le ministre Joseph Djogbénou l’avait également soulignée deux jours après le rejet du Parlement. « Il y a un aspect sans doute d’imprévisibilité que nous n’avons pas pris en compte. Nous étions très assurés de ce nous obtiendrons les ¾ », avait confié le ministre de la Justice à Rfi.
« Le refus de l’examen du projet de révision de la constitution pour moi instaure une nouvelle dynamique. Je comprends qu’exercer les fonctions présidentielles, c’est exercer une fonction d’abord politique », a ajouté le président Talon samedi dernier.
L’actuel locataire de la Marina affirme avoir compris ceci : « ce que je dis habituellement, que c’est une phase de transition, que je voulais que tout le monde soit avec moi pour qu’on fasse la transition, je comprends que c’est un peu naïf. (…) Parce que je suis quelqu’un de bonne foi». Après avoir longuement rappelé les avantages de ses réformes, exprimé son regret par rapport au rejet, Patrice Talon tire les leçons : « Pour moi, c’est derrière. La révision de la constitution initiée par le président Patrice Talon, c’est fini » .
Désormais, le président béninois, qui avait pris l’engagement de faire un mandat unique, se réserve le droit d’être candidat pour la présidentielle de 2021
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