Talon a propulsé Yayi au pouvoir pour finir par être son premier opposant. Ajavon contribue à porter Talon au pouvoir et se positionne comme son opposant numéro 1Du régime de Yayi Boni à celui de Patrice Talon, on note une similitude sur un plan bien précis. Le phénomène « Alliés d’hier, ennemis d’aujourd’hui« , est ce qui, sur le plan politique, a marqué les 10 ans de Yayi et risque de marquer le mandat en cours de Talon.
Comme pour répéter ce que tout le monde sait déjà, Talon a propulsé Yayi au pouvoir pour finir par être son premier opposant. Ressemblance ou redondance, Ajavon contribue à porter Talon au pouvoir et se positionne aujourd’hui comme son opposant numéro 1.
Contextes presque analogues
De Yayi à Talon, des faits et événements analogues de portée politique ne laissent pas indifférents. Nous étions plutôt témoins de complicité et intimité légendaires entre chef d’Etat et opérateur économique marquées plus ou moins par une accalmie politique quand, coup d’éclat : une affaire surgit au grand jour et donne le signe de l’implosion.
Du coup, les inimitiés naissent et retentissent dans l’opinion publique. Pour une raison ou une autre et selon la position de chacun par rapport aux protagonistes, deux blocs opposés se forment et donnent un tournant décisif à la structuration politique du pays. Telle est l’image que reflète la situation politique des deux régimes qui se succèdent.
La similitude des faits
Sous Yayi, on a connu les affaires : tentative d’assassinat et surtout PVI. Dans un passé récent sous le règne de Talon successeur de Yayi, l’affaire 18 kg de Cocaïne de Sébastien Ajavon a agité en grande pompe l’opinion nationale. Tous ces faits, sont-ils avérés ou non? De notre position de profane, nous ne saurions le prouver. L’histoire suit néanmoins son cours. Ajavon est interpellé et écope d’une garde à vue d’une dizaine de jours et finit par être relâché.
En 2012, Talon quant à lui, était gardé à vue et a dormi sur les bancs du commissariat central de Cotonou, à la différence que lui fut aussitôt en liberté, il prit la fuite vers la France passant par le Nigéria par crainte de représailles, aurait confié Candide Azannaï, le ministre démissionnaire de l’actuel gouvernement. Introduit en justice, chacun de ces dossiers s’est soldé par « un non lieu« .
Rebondissements
On aurait cru que c’en était fini lorsque, contre toute attente, il y a eu rebondissement aussi bien pour l’affaire PVI de Talon sous Yayi que pour l’affaire 18 kg de Cocaïne d’Ajavon sous Talon. Courant 2013, Talon assigne à travers « Bénin Control » l’Etat béninois et réclame 54 milliards de f cfa pour dommages et intérêt, somme qu’il restituera une fois aux commandes du pays en avril 2016. Début avril 2017, Ajavon par « Cajaf Comon » assigne le Bénin et réclame la bagatelle de 250 milliards de fcfa pour réparation de préjudice. Obtiendra-t-il lui aussi gain de cause ? ; c’est la grosse question à laquelle seul l’avenir nous permettra de répondre. Peut-être, ce sera le tour à Ajavon, en 2021 ou encore en 2026, de se faire rembourser en qualité de président de la République ? Toutes les hypothèses sont admises surtout que l’homme d’affaire vient de se déclarer homme politique. Voila ainsi décrites deux situations aux contextes presque identiques.
La méthode de la rage ou du silence
Si Yayi a crié sur tous les toits le nom de Talon pour dénoncer celui-ci, Talon lui face à Ajavon, joue plutôt la carte du silence. La fougue de Yayi Boni a porté Patrice Talon en triomphe, ce qui lui a valu son élection à la tête du Bénin. Talon, un homme au parcours atypique, par son mutisme, va-t-il aussi conférer à Sébastien Ajavon une éventuelle popularité pour faire de lui le futur président de la République ?
En conclusion, on se demande si le syndrome de « l’ennemi successeur » ne hante-t-il pas à nouveau le Bénin ?
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