Le député Dakpè Sossou vient de remuer le couteau dans la plaie dans le dossier de la disparition d’Urbain Pierre Dangnivo, à travers une interpellation du gouvernement de la rupture.Un scabreux dossier qui risque d’embraser dans les jours à venir l’hémicycle. Les débats seront très houleux dans les jours à venir à propos du dossier Dangnivo, ce cadre du ministère de l’économie et des finances dont la disparition mystérieuse est encore fraiche dans la mémoire des béninois.
Le député Dakpè Sossou vient interpeller le gouvernement à travers une question orale avec débat, relative à l’évolution du procès de ce dossier.
Intégralité de la question orale avec débat posée au gouvernement
Objet : Evolution du procès de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo
Courant février 2010, Pierre Urbain Dangnivo, membre du Parti social-démocrate (PSD), a révélé des scandales financiers au Bénin, notamment la fameuse ICC-Services, dans laquelle l’ancien Président de la République Yayi Boni, aurait été mis en cause. Le mardi 17 août 2010 alors qu’il sortait du service, Pierre Urbain Dangnivo, cadre du ministère de l’économie et des finances originaire de l’arrondissement de Sè, dans la commune de Houéyogbé, n’a pu rejoindre sa famille. Jusqu’à nos jours, le peuple béninois à du mal à se prononcer avec certitude sur son enlèvement ou son assassinat.
Avec tout ce mystère, la douleur reste plus forte au sein de la famille Dangnivo qui réclame son fils. Des protestations incessantes avaient alors émané de toutes les couches de la population. Elles se poursuivent aujourd’hui, à travers des manifestations diverses d’hommes et de femmes dans les rue, individuellement ou collectivement. Le Bénin tout entier continue d’exiger que les autorités chargées de la sécurité des personnes et des biens -le gouvernement-, fasse correctement son travail pour retrouver le disparu sain et sauf. Pour souvenirs, un corps jusque là non identifié, avait été exhumé en présence du Procureur de la République de Cotonou, des membres du comité de crise mis en place par les autorités d’alors, et des représentants des syndicats, le lundi 27 septembre 2010. Ce cadavre gisait dans une fosse, creusée dans la maison d’un charlatan.
Entamé cinq années plus tard en 2015, le procès Dangnivo peine à faire la lumière sur la disparition ou l’assassinat de cet homme. Pour mémoire, il faut retenir que le procès avait commencé par les déballages du présumé assassin du sieur Pierre Urbain Dangnivo et de son supposé complice, qui n’assument pas la responsabilité de la mort de Dangnivo. Ils l’avaient pourtant reconnu lors de l’instruction. Contre toute attente, ils ont par la suite rejeté leur première déposition, en affirmant que les précédents aveux s’étaient faits sous la torture. Ils ont même mentionné le nom de plusieurs autorités qui leur ont demandé de reconnaitre le crime contre de l’argent. En février 2015, un des présumés assassins, le sieur Alofa Codjo Kossi, s’évade de la prison civile de Missérété. A l’audience qui a suivi son évasion, Alofa Codjo Kossi, après qu’il fut retrouvé au Togo voisin, révèle : « ils m’ont déposé à la frontière du Togo et m’ont donné 50.000 F CFA pour fuir ». Suspendu à la demande de la partie civile qui avait soulevé une exception d’inconstitutionnalité, le procès tant attendu pour élucider les conditions de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, n’a plus jamais été ouvert.
La représentation nationale demande au gouvernement de fournir des réponses claires aux questions ci-dessous afin d’éclairer l’opinion publique sur cette affaire ténébreuse et qui n’a que trop duré.
- Jusqu’à quand la réouverture du procès de la disparition de Dangnivo ?
- L’évolution de ce dossier ne prend-elle pas l’allure de la gestion d’un secret d’Etat ?
- Quel est le citoyen dont le corps a été exhumé le 27 septembre 2010 ?
Laisser un commentaire