Barthélémy Kassa vacille au gré du vent qui souffle. Soutien indéfectible de Yayi Boni pendant les 10 dernières années, l’homme n’a pu résister à la contingence politique et proclame haut et fort son basculement vers le camp Talon. Ce cas typique nous plonge dans la réalité de la transhumance politique au Bénin.
« Après nous, c’est nous ! », Barthélémy Kassa est l’auteur de ce slogan rébarbatif qui a lancé, à Bohicon, le top de la précampagne présidentielle agressive de 2016 en faveur de Lionel Zinsou. Il s’agissait bien, en ce moment là, d’une manœuvre politicienne de Kassa pour témoigner sa fidélité à l’ancien président Boni Yayi qui, lui aussi, était dans une quête insatiable du pouvoir d’Etat.
Kassa est d’autant plus mal perçu quand, au cours d’un meeting de remerciement en début 2016 à Kobly, il affirme : « Yayi Boni a changé, on est dedans. Il a rechangé, on est dedans. Il a rechangé encore, on « sera » dedans ».
Par ou sans surprise : « Je voudrais annoncer solennellement ici, que je souscris au programme du docteur Talon », a déclaré la semaine dernière l’ancien ministre Barthélémy Kassa à Natitingou lors de la tournée septentrionale du ministre Tchané pour vulgariser le PAG. On se demande si Talon devrait se convaincre de ce soutien de dernière heure quand on connait les implications de Barthélémy Kassa dans le dossier PPEA 2 qui d’un jour à l’autre va ressurgir au parlement. Les fameux deux tiers requis pour le rendre à la justice ne sera pas tache difficile pour Talon et « ses 6O députés » en calcul simple.
Le phénomène de la transhumance politique ayant marqué le régime du Président Yayi refait donc surface sous Talon. De surcroît, avec le PPEA 2, l’épée de Damoclès sur la tête de l’ancien ministre de l’eau, on ne pouvait s’attendre autrement. Et c’est comme l’a dit le feu Général Mathieu Kérékou dans une déclaration à la fin de son 2ème mandat de l’ère du renouveau démocratique : « En réalité, ils sont de la mouvance pour survivre et non pour faire la démocratie, ni pour construire leur pays. Ils sont là pour se protéger ». On comprend mieux que ce ralliement est le signe dune crainte de représailles.
Si Kassa a tenu, par le passé, des propos du genre : « Quand Yayi dit allons à gauche, je serrai à gauche ; quand Yayi dit allons à droite, je serrai à droite », l’homme se montre aujourd’hui très critique vis-à-vis de son ancien mentor. Il déroge au respect de la parole donnée.
« Les 10 dernières années, nous avons adhéré à un programme qu’on appelle changement, après refondation … Mais, qu’est-ce qu’on a eu de particulier ? On nous dit, mesures sociales, gratuité de ceci cela, … On en est où ? », s’offusque-t-il.
Ce soutien, des personnes averties estiment qu’il aurait pu l’apporter depuis. Sans aucun doute, le spectre de la levée de l’immunité parlementaire de Barthélémy Kassa plane. Si, son soutien lui confère protection, bien de critiques seront dirigées vers le gouvernement actuel ; au regard de son engagement ferme à découdre avec l’impunité. Plus que jamais, la moralisation de la vie politique au Bénin demeure une nécessité.
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