Ministres, conseillers du Chef de l’Etat, Directeurs généraux de société, préfets, etc. tout l’appareil d’Etat s’est lancé depuis quelques jours dans une tournée de vulgarisation du Pag dans les communes du Bénin. Plus de six mois après le lancement de ce programme dans un contexte de morosité générale, une telle activité sonne comme une preuve de difficulté pour un gouvernement qui donne l’air de manquer d’occupations sérieuses.
Le 04 avril est un référentiel important pour la gouvernance Talon. Il rappelle la date de rejet du projet de révision de la constitution par l’Assemblée nationale, mais aussi la fin de normo communication et de la politique de développement. Désormais, on est passé à l’hyper communication.
C’est cette communication désordonnée et provocatrice que l’on observe autour de tout. Des prouesses de l’Aic dans la campagne cotonnière aux « exploits » diplomatiques –qui nous rapportent des tonnes de dattes et de colas-, en passant par le lancement de chantiers routiers, rien n’est plus laissé au hasard. C’est dans cette foulée que le gouvernement jette son dévolu sur la vulgarisation du Pag, lancé pompeusement en décembre dernier à la présidence de la république.
Depuis plusieurs jours déjà, les membres du gouvernement et autres affidés du pouvoir parcourent villes et campagnes pour expliquer les grands projets envisagés dans le document pour chaque localité. Démarche pourtant curieuse en cette période de mi-exécution du budget annuel en cours. Normalement, six mois après le lancement de ce programme, on devrait au moins communiquer, si c’est cela le choix, sur les actions déjà menées. « De notre Pag, voici ce qu’on a pu faire en six mois », devrait être le chorus de cette tournée. Mais lorsqu’on assiste à une présentation plate des projets inscrits dans ce Pag, à une période de grande morosité économique où les populations souffrent le martyr et espèrent impatiemment le secours du gouvernement pour sortir du gouffre, le ressassement d’hypothétiques projets de développements et de réformes salutaires pourrait apparaître comme une provocation aux yeux des béninois.
On a d’ailleurs vu à Allada le courageux désaveu d’une dame au ministre d’Etat Pascal Irénée Koupaki (à lire ici). Lorsqu’on sait que la plupart des ministres n’ont pas encore leurs Pta (Plan de travail annuel), on comprend que le gouvernement est dans une oisiveté inquiétante qu’il essaie de camoufler par la vulgarisation du Pag.
Tout ceci permettant d’occuper le temps et l’espace médiatique pour ne pas donner l’impression que le gouvernement tourne en rond, est-ce cela faire de la politique avec rage et ruse…
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