Port Autonome de Cotonou : La Dg tente de briser la grève, le Syntrapac résiste

La rencontre annoncée hier entre le ministre des infrastructures et des transports Hervé Hêhomey et les syndicats de la plateforme portuaire, et sensée désamorcer la grève de 48 heures, n’a pas eu lieu. Les partenaires sociaux ont plutôt eu une séance avec la directrice générale du Port Autonome de Cotonou qui a tenté de les dissuader. Mais ils tiennent à observer leur grève dès ce jour.

Dans le rang des travailleurs du Port autonome de Cotonou (Pac) réunis au sein des syndicats signataires de la motion de grève de 48 heures, c’est la fermeté. Ils n’entendent pas accéder aux velléités d’explications tendant à leur faire renoncer au mouvement de débrayage qui entre en vigueur ce jour. Les syndicats signataires de la motion de grève n’ont pas pu rencontrer leur ministre de tutelle, Hervé Hêhomey, comme annoncé hier.

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La Direction du Port Autonome de Cotonou entreprend des actions

Une autre réunion a été convoquée par la directrice générale du port, à la même heure. « La Dg a convoqué les travailleurs à 16 heures, le ministre nous a également convoqué à 16 heures », explique Urbain Philippe Kanlinsou, secrétaire général du Syndicat des travailleurs du Port autonome de Cotonou (Syntrapac). Compte tenu de ce chevauchement, les partenaires sociaux ont cru devoir répondre en premier à la réunion convoquée par la directrice générale. Réunion qui n’a pas servi à grand-chose selon eux.

« La DG est restée dans sa logique, expliquant que le recrutement d’un mandataire n’équivaut pas à la privatisation », fait savoir le secrétaire général du Syntrapac.

Pour Urbain Philippe Kanlinsou, impliquer le privé dans la gestion du Port est déjà une privatisation.

La grève tient !

Il n’y a pas à douter de la tenue de la grève prévue pour démarrer sur la plateforme portuaire ce jour. La réunion des travailleurs avec la directrice générale n’ayant abouti à rien et celle prévue avec le ministre n’ayant pas eu lieu, les travailleurs maintiennent leur motion de grève. « A partir de 00 heure il n’y aura ni manœuvre, ni aucun mouvement de navires », affirme Urbain Philippe Kanlinsou. « Personne n’arrive au boulot demain, ni après-demain », nous a-t-il confié hier à l’issue de la rencontre avec la directrice générale. Les travailleurs se disent menacés mais tiennent à faire observer la motion de grève. « Nous recevons des menaces de toute part », avoue le secrétaire général du Syntrapac.

Tenir jusqu’au bout

La principale pomme de discorde entre les travailleurs et le gouvernement reste le recrutement d’un mandataire pour la gestion du Port Autonome de Cotonou. Sur ce point, les syndicats signataires de la motion y ont mentionné le « retrait pur et simple » de l’avis d’appel d’offres.

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« Nous allons continuer notre mouvement de grève jusqu’à satisfaction si le gouvernement ne retire pas cet appel d’offres », martèle Urbain Philippe Kanlinsou.

Cette ténacité des travailleurs s’explique d’après le syndicaliste par l’implication d’un privé dans la gestion du Port alors que la société ne connait pas de difficultés particulières. « Aujourd’hui le Port n’a pas de problème », fait-il-savoir. La preuve en est que la structure a honoré à ses engagements vis-à-vis des institutions financières, et réalisé sur fonds propres les travaux confortatifs. Aussi, le Port a-t-il participé à l’emprunt obligataire lancé par le gouvernement, en plus de payer 5 milliards tous les ans, selon Urbain Philippe Kanlinsou.

« Je ne comprends pas pourquoi on veut amener un mandataire pour gérer le Port », s’inquiète-t-il.

Les travailleurs du port voient en cette décision la disparition de l’autorité portuaire et de la Direction Générale du Port, étant donné que le mandataire qui sera désigné s’installera avec sa propre direction. Le secrétaire général du Syntrapac cite en exemple Djibouti qui a fait l’expérience d’un mandataire dans son port : « Quand c’est arrivé là-bas, finie direction générale et l’autorité portuaire ! ».

Pour lui, si mandataire il doit y avoir au port de Cotonou, le gouvernement doit s’adresser à l’Assemblée nationale afin de faire revoir la loi portant création du Port Autonome de Cotonou. En plus exige-t-il, « il faut qu’on étudie ensemble lesdits problèmes du Port et qu’on s’entende avec les acteurs de la plateforme portuaire. Sans quoi les travailleurs du Port Autonome de Cotonou militants au sein des syndicats signataires de la motion de grève se disent prêts à refuser par tous les moyens qu’on remette la chose publique à un privé »

Une réponse

  1. Avatar de OLLA OUMAR
    OLLA OUMAR

    Grève y aura pian !

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