Les membres du Front pour un sursaut patriotique (FSP) ont investi les rues de Cotonou, hier jeudi 22 juin 2017, pour effectuer une marche pacifique de protestation contre les réformes en cours sous la ‘’Rupture’’. Ils appellent le gouvernement à revoir son mode de gouvernance et à pencher pour plus de mesures sociales. Branchages et pancartes en mains, vuvuzela à la bouche, les membres du Front pour un sursaut patriotique (FSP) et d’autres manifestants ont dit non au président Talon et à son gouvernement pour les réformes en cours.
De la bourse du travail à la place de l’Etoile rouge en passant par le carrefour Saint Michel, la foule est allée grossissant par endroits à travers les rues. Acteurs politiques, syndicalistes, étudiants, travailleurs et autres anonymes étaient de la partie.
Ce défilé a été marqué par des cris hostiles non seulement au gouvernement mais aussi au préfet du Littoral qui avait interdit la marche. Quelques arrêts faits de chants et d’animations ont également meublé la manifestation. Ces arrêts ont surtout été ponctués de déclarations des ténors du FSP. Pour Eugène Azatassou, il s’agit d’une lutte menée pour le bien-être du peuple et non contre la personne du président.
«On a faim ! Talon, démission ! », N’ont cessé de scander les manifestants le long du trajet.
Le FSP dénonce
A l’arrivée au point de chute de la marche, place de l’Etoile rouge, le porte-parole du front, Jean Kokou Zounon a lu une déclaration. La déclaration, a fait l’état des lieux des quatorze mois de gestion du pouvoir par le gouvernement Talon. Jean Kokou Zounon a peint le tableau en noir et dénoncé l’autocratie et l’impunité caractéristiques de la gouvernance depuis le 6 avril 2016.
« Depuis son arrivée, le pouvoir de Patrice Talon ne cesse de faire tomber de façon agressive sur la tête de la jeunesse, des travailleurs et du peuple, des mesures d’une gouvernance autocratique, clanique, d’impunité, de famine et de mépris du peuple », fait-il remarquer.
« On nous avait promis la Rupture, mais l’impunité s’est renforcée et des criminels économiques sont logés bien au chaud et en sécurité au palais de la République. On nous avait promis la compétence, mais c’est le clientélisme et l’appartenance au clan qui sont devenus des règles de nomination dans les hautes fonctions de la fonction publique et de la diplomatie», s’est ensuite désolé Jean Kokou Zounon.
Les privatisations en cours dans différents secteurs et les liquidations de sociétés, sont autant de dérives dénoncées. Pour le porte-parole du front, le combat du FSP est fondé sur les exigences du peuple, relativement à l’emploi des jeunes et au refus de la privatisation des secteurs vitaux de l’économie.
Le FSP exige
C’est pourquoi le FSP adresse également au gouvernement des exigences dont notamment l’arrêt « des privatisations sauvages » de même que le dédommagement et le relogement des gens déguerpis. Des exigences qui selon Jean Kokou Zounon ne peuvent être satisfaites que par une gouvernance où le patriotisme et la probité sont érigés en règles.
« La seule issue, c’est la réunion d’une assise nationale, des états généraux du peuple pour un gouvernement patriotique et de probité », a conclu le porte-parole du FSP.
A noter que la marche a bénéficié d’un bon encadrement des forces de l’ordre, notamment la police nationale.
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