A l’issue du conseil des ministres tenu hier mercredi, il ressort des résultats d’un audit du cabinet MAZARS que 125 milliards ont été dilapidés dans les 3 campagnes cotonnières de la période de 2013 à 2015. Le gouvernement actuel envisage des poursuites judiciaires contre l’ancien ministre de l’économie Komi Koutché et d’autres responsables de l’ancien régime.
Amorcées après la résiliation de l’accord cadre entre l’Etat et l’AIC en 2012, les campagnes cotonnières de 2013 à 2015 ont été déficitaires. Cette mauvaise gestion accable l’ancien ministre Komi Koutché.
De graves irrégularités financières
Les résultats de l’audit, réalisé par le cabinet MAZARS, relèvent de graves irrégularités qui portent préjudice à l’Etat. Il en découle que des marchés gré à gré de près de 118 milliards, surestimés, ont été passés dans le cadre de l’achat des intrants pour chaque campagne. De même, on retient que des marchés prévus estimés à 1 milliard n’ont pas été effectués. Des dépenses de près de 32 milliards et des ventes d’insecticides à Sinendé de l’ordre de 1,3 milliards de francs CFA n’ont pas été également justifiées.
Des dysfonctionnements organisationnels
Par ailleurs, les résultats font état de ce que les 3 campagnes ont connu d’autres dysfonctionnements majeurs. Notamment, sur le plan organisationnel, on note que des nominations illégales ont été faites. En effet, le directeur général et adjoint de la Centrale d’achat des intrants agricoles ont été nommés en conseil des ministres plutôt que par le conseil d’administration de la dite structure. A cela s’ajoute, l’absence des états financiers, par ricochet, un service comptable défaillant.
125 milliards de perte
En conséquence, la mauvaise gestion remarquée au niveau des 3 campagnes cotonnières ont engendré une perte de 125 milliards pour l’Etat béninois. Les responsabilités doivent être situées. Le conseil des ministres dresse la liste des structures concernées à savoir, la Sonapra, l’ONS, et la CAIA.
Des poursuites seront engagées
En tête, cette affaire met en cause l’ancien ministre de l’économie et des finances Komi Koutché. Plusieurs autres noms ont été cités comme l’ex directeur général de la Sonapra Idrissou Bako, Servais Adjovi, Lazare Akomagni, Jacob Ischola…
A cet effet, le Conseil des Ministres a instruit le ministre de la justice d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre de Komi Koutché et d’autres responsables d’alors impliqués dans ce scandale financier. Aussi, des saisies conservatoires seront effectuées pour la rétrocession des ressources financières dilapidées.
Koutché réagit …
Depuis ce matin sur les réseaux sociaux, circulent des propos attribués à Komi Koutché qui témoignent de sa sérénité face à la menace de poursuite judiciaire.
« Je garde un rapport sain avec ma conscience quant à ce que mon équipe et moi avons accompli en 19 mois à la tête du ministère de l’Economie et des Finances de notre pays. J’attends la signification de la convocation et les chefs d’accusation puis nous aviserons en son temps. », avance-t-il.
C’est un feuilleton que les autorités actuelles ont choisi de faire passer, aurait affirmé l’ancien ministre des finances.
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