A plus d’un an d’exercice du pouvoir, le gouvernement de la rupture n’a pas encore démontré sa vision de la résolution des problèmes sociaux.Et à défaut de les résoudre, le pouvoir s’emploie plutôt à créer des situations qui compliquent davantage le quotidien des citoyens. « Serrer la ceinture, d’ici un an ou deux les populations verront les retombées au plan social du programme d’action du gouvernement ». Voilà un exemple de propos lénifiants qui sont servis aux populations pour atténuer leurs souffrances du moins psychologiquement. Pourtant les actes qui sont posés par le régime sont plutôt de nature à les accroître.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre certaines décisions impopulaires prises en conseil des ministres lors des premiers mois d’exercice du pouvoir. C’était le cas de la suppression subite de la vente du charbon et du bois de chauffage qui constituait une activité génératrice de revenus pour de nombreuses familles. Cette mesure même si elle poursuivait un objectif noble, celui de la protection de l’environnement, péchait de n’avoir pas prévu un plan de reconversion de ces nombreuses femmes vendeuses de bois et de charbon dans les marchés.
Il a fallu des marches de protestations pour que le gouvernement revienne à de meilleurs sentiments. Dès le mois de novembre 2016, le gouvernement annonçait la fin de l’occupation de la voie publique pour des activités commerciales et autres services. Et en début du mois de janvier 2017, les populations ont vécu impuissantes, ces opérations barbares de libération de la voie publique. Les hommes et des femmes qui occupaient la voie publique pour obtenir la pitance quotidienne ont été contraints de libérer les lieux.
C’est sans mesures d’accompagnement que ces personnes ont été déguerpies et sont allées grossir les rangs des citoyens sans activités ni revenus. C’est le même gouvernement qui a décidé de la liquidation de trois entreprises d’Etat qui étaient sous la tutelle du ministère de l’agriculture : l’Onasa, la Sonapra et L’Ons. Au bout du compte,ce sont plus de 1000 agents qui ont été invités contre leur volonté à aller reprendre contact avec le chômage. Les mouvements d’humeur et les sit-in de ces derniers ont été sans influence sur la détermination du gouvernement.
Chemin de croix
Ce cycle de privatisations des entreprises d’Etat ,synonymes de mise en chômage continue. Le port autonome de Cotonou, le Cnhu et la Sbee seront dans les prochains jours, les entreprises qui verront leur personnel ou une bonne partie d’entre eux, obtenir leur certificat de mise au chômage.
Des pratiques qui contrastent fort bien avec le Programme d’action du gouvernement de créer à termes, 600.000 emplois. En attendant la réalisation ce programme qui apparaît aux yeux de certains comme un mirage, les citoyens sont d’abord priés de perdre le peu d’emplois qui existe.
Cela est d’une grande curiosité quand on imagine que parmi les priorités d’un gouvernement, doit figurer en bonne place la ferme volonté d’améliorer les conditions de vie des populations.Et pendant qu’on perd des emplois, il se susurre que le retour du programme de vérification des importations, Pvi,a eu comme effet immédiat la hausse des prix des produits de première nécessité sur le marché. A ce point,on peut dire que les populations dans l’espoir d’un mieux-vivre à venir, ont encore emprunter un long chemin de croix.
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