Depuis 1968, le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames) fait son petit bonhomme de chemin sur le continent. Si elle tente vaille que vaille de se maintenir comme une institution crédible, il faut reconnaître que l’institution semble mourir de sa propre mort. En voulant se donner trop de pouvoirs à sa création, ses géniteurs l’ont condamnée à vivre impotente et dépassée par les réalités actuelles.
La 39è session des comités consultatifs interafricains du Cames prend fin ce jour, si ce n’est déjà le cas, à Cotonou. Les universitaires venus nombreux des quatre coins du continent ont échangé sur les sujets à l’ordre du jour, puis certains parmi eux ont été promus à des grades supérieurs. Tous heureux, ils doivent remercier le Cames de leur avoir permis d’améliorer leurs conditions de vie. Car, en vérité, ces professeurs promus se réjouissent plus des avantages qu’ils tirent de ces titres. Salaires améliorés, voyages dorés, frais de mission…
Aucun d’eux n’a renié ses avantages. Seulement voilà, l’institution se montre parfois laxiste et incapable de gérer les vrais problèmes pour lesquels elle a été créée. On en veut pour preuve l’apparition de plusieurs crises dans plusieurs pays africains. A chaque fois qu’il a eu de problèmes, le Cames est resté sourd. Il ne peut en être autrement lorsqu’on sait de l’institution n’est qu’un tigre en papier. La première cause de cette faiblesse est le fait que le Cames s’est arrogé, dès sa création, des responsabilités étatiques.
La dernière session des comités consultatifs interafricains du Cames a pris fin hier.
Selon une analyse produite par un spécialiste, « Au Cames, les éléments d’évaluation ne prennent nullement en compte les besoins de chaque pays et les valeurs culturelles et linguistiques des candidats ».
C’est notamment le cas dans les jurys des concours d’agrégation en Droit et Sciences économiques… A ce problème, on peut ajouter les comportements et critères subjectifs auxquels on assiste lors de ces différents concours.
On ne peut donc pas continuer à confier la gestion de l’enseignement supérieur d’un pays à cette structure qui n’est pas dynamique et qui donne l’impression de ne pas s’occuper des vrais problèmes. Qualité de l’enseignement, curricula de formation, contenu des matières et organisation de la charpente administrative font défaut. On voit simplement le Cames s’occuper des problèmes des enseignants, du moins de ceux là qui ont réussi à intégrer les réseaux d’influence à force de génuflexions.
On ne voit pas non plus le Cames dans le rôle de conseils des gouvernements dans leurs politiques de gestion de l’enseignement supérieur. Au Bénin, il s’est lavé les mains comme Ponce Pilate de la crise qui secoue l’enseignement supérieur.
Comment le Cames peut-il donc s’imposer actuellement avec toutes ces insuffisances. L’une de ses nombreuses maladies étant une administration défaillante qui va jusqu’à égarer des documents très importants comme des travaux de thèse. C’est pour éviter tous ces problèmes qu’un universitaire avait proposé au gouvernement de créer un Conseil national de l’enseignement supérieur, afin de combler le vide laissé par le Cames qui a montré ses carences
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